De grands projets ferroviaires arrivent à maturité. Notamment ceux propres au Grand Sud algérien, particulièrement pour les boucles sud-est et sud-ouest. C'est ce qui ressort, en effet, de la dernière réunion du Conseil des ministres qui a vu le pésident de la République Abdelmadjid Tebboune ordonner le lancement, séance tenante, des lignes ferroviaires Laghouat - Tamanrasset et El Meniaa - Timimoun - Adrar. Arès avoir écouté une présentation sur l'état d'avancement de la ligne ferroviaire Ghara Djebilet - Béchar et des études préliminaires des projets Laghouat - Tamanrasset et El Meniaa - Timimoun - Adrar. Tebboune a, en effet, commandé «le lancement immédiat de la réalisation de ces deux lignes ferroviaires», et ce compte tenu de l'importance stratégique de ces projets «pour l'économie nationale, ainsi que pour la dimension sociale de l'Algérie, qui a amorcé une dynamique de développement pionnière avec un impact national, continental et international» tel qu'annoncé par la présidence de la République. L'on relève à ce titre que la boucle sud-ouest, dérivée de la ligne transsaharienne, prévoit aussi le raccordement de Bordj Badji Mokhtar et les frontières Algéro-maliennes à partir d'Adrar sur 800 km. À voir l'empressement du chef de l'Etat à entamer ces chantiers, il est clair que la faisabilité technique de ces ambitieux projets est à point. Ces derniers représentent pour autant «un grand défi» à relever, compte tenu des conditions géographiques difficiles au sud du pays. L'expertise algérienne permettra néanmoins de les mener à bon port. N'est-ce pas que le représentant de l'Union internationale des chemins de fer (UIC), Jesus Palma, a récemment précisé que «l'Algérie a opéré un bond qualitatif dans le développement de ses grands projets, notamment ceux relatifs à la réalisation d'un vaste réseau de chemins de fer dans les régions sahariennes». Les objectifs sont, désormais, ambitieux, puisqu'il s'agit de fendre les sables pour atteindre des villes lointaines, aux confins du Sahara. Rappelons que le président de la République avait, très tôt, au lendemain de l'épisode de la Covid-19, ordonné de lancer des études techniques afin d'étendre le réseau ferroviaire du Nord au Grand Sud, entre Alger-Tamanrasset et Adrar. L'Algérie dispose actuellement d'un réseau ferroviaire de 4 200 km, avec une prévision d'atteindre les 12.500 km à l'horizon 2030, le but, à terme, étant le raccordemnent de la totalité des régions du pays au réseau ferroviaire et, partant, le renforcement de la dynamique commerciale et économique, à l'échelle nationale. Il est surtout question de raccorder les principaux ports mixtes au réseau ferroviaire. L'on évoque, à ce titre, quatre nouvelles lignes de chemin de fer. Il s'agit de la ligne port d'El Hamdania- Tamanrasset, sur une longueur de 1 900 km, en passant par Tipaza, Blida, Bouira, Djelfa, Lagouat, Ghardaia, El Meniaâ à In Salah et Tamanrasset. La deuxième ligne, de 572 km, reliera le port de Djen Djen à Hassi Messaoud, en passant par les wilayas de Jijel, Constantine, Batna, Biskra, El Meghaier, Touggourt et Hassi Messaoud. La troisième ligne, quant à elle, reliera le port d'Oran à Tindouf, sur une longueur de 1650 km en passant par Sidi Bel Abbès, Naâma, Béchar, Tindouf pour arriver, enfin, à Ghar Djebilet. La quatrième ligne reliera le port d'Annaba l'extrême Sud, Touggourt et Hassi Messaoud, en passant par les wilayas d'El Tarf, Guelma, Souk Ahras, Tebessa, Oued Souf et Hassi Messaoud. Une fois ces projet réalisés, l'axe vertical Nord-Sud sera renforcé. Pour relever ces défis, l'on cite, selon les cas, le partenariat algéro-chinois ou algéro-qatari.