Retailleau joue avec le feu! Le ministre français de l'Intérieur défie une nouvelle fois son Président. Samedi dernier, il a menacé de quitter le gouvernement si Paris renonçait à un rapport de force avec l'Algérie. Un véritable chantage à son «chef», qui lui a pourtant rappelé que la diplomatie et les accords de 1968 relevaient exclusivement du président de la République. Mais malgré ce recadrage et ces désaveux publics, le locataire de la place Beauvau poursuit son bras de fer. D'un ultimatum à des avertissements, va- t-il désormais, jusqu'à une mise en demeure? Que cache cet acharnement? Pourquoi une telle obsession envers l'Algérie et tout ce qui est algérien? À l'écouter, la question des Oqtf ne concernerait que les Algériens, alors qu'il existe en France autant de nationalités de migrants en situation irrégulière que de pays membres des Nations unies. Pourtant, ce ministre semble focalisé uniquement sur l'Algérie, ignorant le Maroc, la Tunisie ou d'autres pays. Or, selon les chiffres de France Info, sur la période 2019-2022, le taux d'acceptation des Oqtf (Obligations de Quitter le Territoire Français) était de 4,4% pour le Maroc, 5% pour la Tunisie et 3,3% pour l'Algérie. Des chiffres quasiment identiques entre l'Algérie et le Maroc, ce qui démontre que cette obsession relève davantage d'une instrumentalisation politique que d'une réalité factuelle. Son discours xénophobe laisse entendre que tous les maux de la France auraient une seule origine: l'Algérie. La crise financière, la mauvaise gestion, l'instabilité politique, et même la météo lui seraient imputables! Un délire sans fin? Pas vraiment. Ce ministre, sans foi ni loi, est prêt à tout pour assouvir ses «avidités» personnelles, plaçant son intérêt au-dessus de toute autre considération. La raison d'Etat? Il l'ignore. Seule compte la raison de ses intérêts. Il a même signé un pacte avec le diable,l'extrême droite,défiant ouvertement son propre président de la République et allant jusqu'à menacer de torpiller le gouvernement Bayrou s'il n'obtient pas gain de cause. Prêt à faire couler le navire, il n'a pas hésité à plonger son pays dans l'une des plus graves crises diplomatiques de son histoire, uniquement pour servir sa carrière politique. En réalité, Retailleau ne vise pas l'Algérie, mais bien le fauteuil présidentiel. Cette «croisade» lui sert de tremplin pour l'Elysée en 2027. Il mise sur la haine anti-algérien pour séduire l'électorat d'extrême droite, historiquement hostile à l'Algérie. Avec le soutien de Ciotti, un autre xénophobe notoire, il ambitionne de prendre la tête des Républicains, espérant profiter de l'inéligibilité de Marine Le Pen pour se positionner comme l'unique candidat de la droite dure et de l'extrême droite. Retailleau croit avoir trouvé le bon créneau: «l'anti-Algérie». Un fond de commerce électoral. Il suit la stratégie de Sarkozy, qui avait exploité le même discours haineux pour se hisser au sommet du pouvoir. Tout comme son prédécesseur, il est prêt à attiser les tensions, quitte à diviser la société française. Rappelons que Sarkozy, en 2005, avait enflammé les banlieues, déclenchant des émeutes qui ont failli précipiter la France dans le chaos. Aujourd'hui, Retailleau semble prêt à en faire de même. En pointant du doigt la plus grande communauté d'origine étrangère en France - plus de six millions d'individus - il alimente un climat de haine et de stigmatisation qui ne restera pas sans conséquence. Déjà, des manifestations contre l'extrême droite se préparent pour samedi prochain à travers tout le pays. Certains préfets cherchent à les interdire, mais la contestation monte. Ce ministre pyromane risque d'enflammer la situation, plongeant encore une fois la France dans une nouvelle crise, alors qu' elle peine déjà à sortir de celles dans lesquelles elle est noyée. Qui sème le vent récolte la tempête. Retailleau joue un jeu dangereux et le retour de bâton risque d'être brutal. Il se trompe de combat, de cible et de pays. Car, le peuple français n'a jamais eu de problèmes avec notre pays. Bien au contraire. Rappelons qu'en 1962, lors du référendum sur l'indépendance de l'Algérie, 90,4% des Français avaient voté en sa faveur. En France, une majorité silencieuse, composée de la gauche, du centre et des gaullistes, défend des relations apaisées avec l'Algérie. Cette majorité se mobilise aujourd'hui contre Retailleau, dénonçant ses dérives. Elle l'isole politiquement et publiquement. Il est en train de se brûler les ailes. L'Algérie, de son côté, avance sereinement.. Le peuple algérien, uni derrière son gouvernement, reste insensible aux provocations. Sans le vouloir, il a renforcé encore davantage la cohésion nationale. Merci Retailleau...