Après avoir affirmé, quelques heures à peine après les frappes américaines contre la ville de Sanaa, faisant 53 martyrs parmi la population civile dont 5 enfants et près d'une centaine de blessés, qu'ils riposteraient à l'attaque menée depuis un porte-avions, les Houthis ont procédé dans la nuit de dimanche à hier à deux attaques successives visant le porte-avion USS Harry Truman. Ils ont en outre assuré qu'ils continueront à frapper tous les cargos traversant la mer Rouge, américains et autres, en relation avec Israël auquel des livraisons d'armes massives se déroulent sans cesse depuis plus d'un an. Le chef de la résistance houthie, Abdel Malek al-Houthi, a exhorté les Yéménites à manifester «par millions contre l'agression américaine». Dans le sillage de cet appel, des dizaines de milliers de manifestants ont protesté dans des manifestations monstres qui se sont déroulées dans la capitale Sanaa, ainsi qu'à Hodeïda, Saadah, Dhamar et Amran contre les attaques, aux cris de «Mort à l'Amérique, mort à Israël». Les frappes des porte-avions US ont visé Sanaa, ainsi que d'autres villes, l'état-major américain disant avoir tué les principaux chefs de la rébellion houthie. La veille de ces frappes, le président américain Donald Trump avait parlé d'un «enfer» pour «les terroristes houthis» tout en exigeant de l'Iran qu'il «cesse de les soutenir». Téhéran a répliqué en condamnant les «frappes barbares» des Etats-Unis et en récusant catégoriquement les accusations américaines. Les houthis poursuivent des attaques régulières contre des navires liés à l'entité sioniste depuis le 7 octobre 2023, en solidarité avec le martyre de la population palestinienne face à l'agression sioniste génocidaire. Dans un communiqué, ils ont confirmé, dans la nuit de dimanche à lundi, la riposte aux attaques américaines par «une opération militaire (...) visant le porte-avions américain USS Harry Truman et les navires de guerre qui l'accompagnent dans le nord de la mer Rouge», avec 18 missiles et un drone. Hier matin, ils ont de nouveau revendiqué une autre opération contre le même porte-avions en manoeuvre dans le nord de la mer Rouge, «avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu'avec des drones, dans un engagement qui a duré plusieurs heures». Les médias yéménites rapportent que, parmi les cibles des attaques américaines, il y avait une usine de coton et le navire Galaxy Leader, capturé en 2023. Quant au Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), il a annoncé, pour sa part, que les «opérations allaient se poursuivre. Après avoir harcelé de manière permanente les navires pro-israéliens qui traversent la mer Rouge, les Houthis avaient suspendu leurs frappes le 19 janvier dernier, au moment de la signature de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza entre le Hamas et Israël, sous l'égide des négociateurs qataris, égyptiens et américains. Ils ont repris les attaques au lendemain de la décision sioniste de bloquer l'entrée de l'aide humanitaire dont ont cruellement besoin les 2 millions de Palestiniens survivant dans un territoire totalement dévasté. Après l'ONU qui a réclamé aux Etats-Unis et aux Houthis l'arrêt immédiat de l'escalade, la Chine a exhorté au dialogue, soulignant que «la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée». Le MAE russe Lavrov a, de son côté, déclaré à son homologue américain que «toutes les parties devraient s'abstenir de recourir à la force au Yémen». Hier, le ministère houthi de la Santé a déclaré que les frappes américaines ont touché la capitale Sanaa, le gouvernorat de Saada, dans le nord du Yémen, et la ville de Radaa, dans le centre, confirmant le bilan de 53 morts et 98 blessés.