Un moudjahid, fervent défenseur des droits de l'homme nous quitte! Maître Hocine Zehouane s'est éteint, hier à l'age de 90 ans, après une vie de lutte. «L'Algérie vient de perdre l'une de ses grandes figures militantes», a souligné avec beaucoup d'émotion, hier, Ahmed Fattani. Né à une époque où l'Algérie vivait sous le joug colonial, il s'est, très tôt, engagé dans la lutte pour l'indépendance. Ce natif de Draâ Ben Kheda adhère au Mouvement national alors qu'il est encore lycéen, en 1954. Il est emprisonné de 1955 à 1957. À sa sortie de prison, il rejoint le maquis, en Kabylie. Officier de la Wilaya III historique (Kabylie), il rejoint le Gouvernement provisoire de la République algérienne en mars 1960 pour l'informer de la situation difficile qui règne en Kabylie. Il y côtoie les figures révolutionnaires de l'époque, notamment Krim Belkacem. Avec l'indépendance, en 1962, il ne quitte pas pour autant le combat. Membre du bureau politique du Front de Libération nationale en 1964, chargé du secteur de l'orientation, il participe au premier congrès de l'Union régionale de l'Union générale des travailleurs algériens (U.G.T.A) d'Alger. À cette occasion, il déclarait que «les travailleurs algériens doivent accéder au pouvoir politique». Il est assigné à résidence dans le Sud de 1965 à 1971 après s'être opposé à la prise de pouvoir par Houari Boumédiène. Il s'exile en France après 1973 et rentre au pays après la mort du second président algérien, Boumédiène. Il devient un acteur de la gauche algérienne, oeuvrant pour un idéal socialiste et un Etat fondé sur la justice et l'égalité. Bénéficiant plus tard de l'amnistie, il revient au-devant de la scène en tant qu'avocat. Son engagement le conduit, en 1985, à être l'un des membres fondateurs de la première Ligue algérienne des droits de l'homme (Ladh). En 2025, il en devient le président. Tout au long de sa carrière, Hocine Zehouane s'est imposé comme un interlocuteur crédible face aux accusations portées contre l'Algérie en matière de droits humains. Il a livré de nombreuses batailles pour rétablir la vérité face aux campagnes de dénigrement venues de l'étranger, tout en restant fidèle à ses principes de justice et de transparence. Jusqu'au bout, il a incarné cette génération d'hommes et de femmes qui ont tout donné pour l'Algérie. Adieu Maître!