Boualem Sansal a comparu, jeudi dermier devant le tribunal de Dar El Beïda pour répondre des chefs d'accusations qui lui sont reprochés. Une comparution ordinaire, qui a déjà déconcerté plus d'un parmi les médias français, qui gageaient sur une procédure «irrégulière et prolongée». Une affaire ordinaire inscrite dans le cadre du programme des affaires ordinaires à comparaître devant le tribunal, sans aucune autre mesure exceptionnelle. À l'issue des débats, le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda. à Alger, a requis une peine de 10 années de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars algériens. Boualem Sansal est accusé des griefs d' «atteinte à l'unité nationale, outrage à organisme étatique, pratiques susceptibles de nuire à l'économie nationale, possession de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité nationales». L'affaire concerne des déclarations et des affirmations de ce personnage controversé, faites lors de ses nombreux passages sur les plateaux de chaînes de télévision françaises et sionistes. Les traces de ces publications, posts et déclarations ont été retrouvées sur les appareils personnels de l'accusé, notamment son téléphone portable, son ordinateur et une mémoire flash, dont les contenus sont jugés offensants pour les institutions constitutionnelles, civiles et militaires de l'Etat algérien. Contrairement à ses déclarations vues par des millions d'Algériens affligés, l'accusé qui a refusé la constitution d'un avocat pour sa défense, paraissant en bonne santé selon Echourouk, s'est défendu de porter atteinte à la sécurité de l'Etat ou de porter atteinte à l'Algérie par ses publications. Sansal considère ses déclarations sur les plateaux des chaînes de télévision étrangères comme de simples expressions d'opinion, comme le ressassent depuis son arrestation les différents plateaux des chaînes de télévision françaises. Il affirmera, par ailleurs, ignorer le préjudice que de telles déclarations pouvaient porter à l'encontre des institutions du pays. Il est à signaler que le verdict de ce procès sera rendu le 27 mars prochain. Il convient de rappeler que Sansal avait, lors de ses différents passages sur les plateaux des chaînes de télévision et de ses déclarations à la presse française affiliée à l'extrême droite, remis en cause les frontières de l'Algérie, allant jusqu'à affirmer que «toute l'Algérie occidentale appartient historiquement au Maroc», imputant les frontières actuelles à la colonisation française qui a «amputé certaines parties des territoires de l'est du Royaume et leur annexion au territoire algérien». Sansal n'a eu de cesse d'affirmer que les régions de «Tlemcen et Oran faisaient à l'origine partie du Maroc, avant que la France ne les annexe à l'Algérie à l'époque coloniale, notant que l'Occident algérien était historiquement un vassal de l'Empire marocain», ressassait-il face à la stupéfaction générale des historiens et de l'opinion publique algérienne avant tout.