La situation liée à l'apparition d'essaims de criquets dans certaines zones frontalières du sud du pays est totalement sous contrôle, affirme Hamid Bensaïd, SG du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Néanmoins, la prudence reste de mise. Une réunion préparatoire et de coordination a eu lieu hier dans la wilaya d'Ouargla, dans le but d'élaborer un plan d'action rigoureux pour lutter contre les essaims de criquets récemment apparus dans certaines zones frontalières du sud du pays. Ladite réunion rassemblera 23 walis des wilayas concernées, ainsi que plusieurs départements ministériels impliqués dans l'opération de prévention, notamment ceux de la Défense nationale, de l'Energie, de l'Enseignement supérieur et du Transport. Cette initiative s'inscrit dans le cadre des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. La wilaya d'Ouargla a été désignée comme zone stratégique pour coordonner les efforts et limiter la progression des criquets vers le nord du pays, ajoute la même source. La réunion permettra également d'examiner la possibilité de mobiliser des hélicoptères équipés de systèmes de pulvérisation et de traitement, en coopération avec le ministère de la Défense nationale, ainsi que la possibilité de faire appel à des avions de la compagnie aérienne Tassili Airlines. Bensaïd a également affirmé que «l'Algérie possède une longue expérience et des moyens efficaces dans la lutte contre les criquets, ayant développé des compétences nationales depuis l'indépendance pour faire face à ce phénomène en coordination avec des pays voisins». Il a précisé, à ce propos, que «le plan actuel repose sur l'activation de la Commission nationale de lutte contre le criquet pèlerin». Les walis sont chargés de superviser les interventions sur le terrain, avec la mobilisation des moyens logistiques, tels que les équipements de pulvérisation et les camions. Cela en plus du lancement de campagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs et la fourniture de pesticides nécessaires. Il a également indiqué que les autorités publiques avaient pris des mesures proactives depuis octobre 2024, lorsqu'elles ont détecté des mouvements inhabituels de criquets aux frontières avec le Niger et le Mali, en mobilisant des équipes spécialisées et un hélicoptère du ministère de la Défense nationale pour des missions d'exploration. Depuis l'enregistrement du premier essaim de criquets en décembre 2024, plus de 50 000 hectares ont été traités et les opérations se poursuivent intensivement pour contrôler la situation et empêcher la propagation des criquets vers les zones agricoles. Sur le plan régional, l'Algérie continue de renforcer la coopération avec les pays voisins, apportant un soutien à la Tunisie et à la Libye en matière de techniques et de moyens de lutte contre le criquet. L'expérience et les moyens algériens font saliver plus d'un. La lutte antiacridienne via l'imagerie satellite est le cheval de bataille de l'Agence spatiale algérienne (Asal) et la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (Clcpro) qui ont un accord de coopération pour la période 2025-2030, visant à renforcer les capacités de surveillance et de gestion préventive du criquet pèlerin grâce aux technologies spatiales. En ce qui concerne les informations circulant sur les réseaux sociaux concernant l'arrivée des criquets dans les régions de l'ouest de l'Algérie, Bensaïd a démenti l'existence de toute menace, précisant que «ce qui avait été observé était des insectes isolés». «Ils ont dû être transportés par les vents du Sud récemment», a-t-il rassuré. Les criquets sont inoffensifs lorsqu'ils sont isolés mais lorsqu'ils adoptent un comportement grégaire ils deviennent ravageurs. L'alerte a été donnée le 18 mars dernier par l'Institut national de protection des végétaux. Le criquet pèlerin pourrait remonter des régions infestées au sud de l'Atlas saharien vers 14 wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux à cause de vents forts, attendus dans les prochains jours, avait prévenu l'Inpv sur sa page Facebook. Cela avant de lancer un appel à la vigilance, à signaler «immédiatement» l'apparition des premiers individus acridiens aux directions régionales compétentes et à se rapprocher des stations régionales affiliées à l'Inpv les plus proches.