Un jeune homme de 27 ans a été mortellement percuté dans la soirée de jeudi à vendredi au niveau d'Ibourassen dans la commune d'Oued-Ghir. Le corps de la victime a été acheminé à la morgue du CHU de Béjaïa. Ce tragique accident s'ajoute à tant d'autres, qui surviennent régulièrement sur la ligne Béjaïa-Beni Mansour, qui traverse de nombreuses agglomérations. Plusieurs personnes meurent chaque jour après avoir été percutées par un train. C'est la énième victime du chemin de fer. Le point commun de ces accidents est le fait qu'ils se sont, pour la plupart, produits près des passages à niveau non gardés réglementés (Pnng) et des sections non protégées par une clôture. Pour rappel, ces dernières années, des dizaines d'accidents, avec leur lot de dégâts humains et matériels ont été recensés. La plupart se sont également produits au niveau des Pnng. Les mécaniciens et conducteurs de la Société nationale de transport ferroviaire (Sntf) avaient enclenché un mouvement de grève pour réclamer avec insistance le reclassement des passages à niveau sur la ligne Béjaïa-Akbou. Ce projet de reclassement des passages à niveau sur cette ligne a été retenu dans le cadre du lancement du projet de dédoublement de cette ligne ferroviaire. Outre les 11 passages à niveau gardés, l'unité d'entretien des infrastructures ferroviaires de Béjaïa (Ueifb) a compté 32 passages non gardés réglementés (Pnng) et des dizaines de passages illicites aussi dangereux les uns que les autres. En attendant, il est recommandé aux citoyens qui traversent tous les jours ces voies à risque de prendre les précautions nécessaires avant d'enjamber les rails. En attendant, le taux d'avancement du dédoublement de la voie ferrée Béjaïa-Beni Mansour est à 25%, selon la dernière déclaration de la direction des transports de la wilaya. Les travaux de dédoublement de la voie ferrée entre Beni Mansour et Béjaïa ville, sur 87 km, avancent mais pas au rythme souhaité. 55 ouvrages d'art dont trois tunnels sur le nouveau tracé de la voie ferrée. Relancé en 2020, le projet s'inscrit petit à petit dans le paysage. Aujourd'hui, le taux de réalisation enregistré s'élève à 25%. Sur les 53 km de la tranche ferme, 46km sont libérés de toute opposition, tandis que les travaux sont engagés sur 30 km. Il faut rappeler que l'un des blocages qui ont retardé la réalisation de ce projet a justement consisté dans les innombrables oppositions soulevées par le tracé initial, avant que des difficultés financières ne viennent le geler pour plusieurs années. Il aura fallu une nouvelle étude de tracé, qui comprend 55 ouvrages d'art dont trois tunnels. Plusieurs ouvrages d'art sont ainsi en réalisation. Le tunnel ferroviaire de Semaoun, sur 669 mètres linéaires, sera achevé bientôt, tandis que celui de Sidi Aïch est en cours de percement, de même que celui de Seddouk. Les travaux sont lancés également pour la réalisation de sept grands ponts de différentes longueurs (1,200 m, 980 m, 600 m etc.). Par ailleurs, sept gares sont en travaux. Une station face à la gare routière qui assurera l'inter-modalité entre le transport routier et ferroviaire et des gares d'oued Ghir, Ighzer Amokrane, Timezrit, Tazmalt et Beni Mansour. À Akbou, un pont de 1, 200 m est en construction. La réalisation du dédoublement de la voie ferrée entre la ville de Béjaïa et Beni Mansour permettra de faciliter grandement les échanges et la mobilité. Ainsi, les trains qui ne circulent à l'heure actuelle qu'à une vitesse moyenne de 50 km au plus, passeront à une vitesse de 160 km/h pour le transport de voyageurs et 100 km/h pour le transport de marchandises. La perspective d'une exploitation du gisement de zinc-plomb d'Amizour donne plus de pertinence à ce projet pour les facilités qu'il offre à l'évacuation sécurisée du minerai vers le port de Béjaïa pour son exportation. Le dédoublement de cette voie ferrée permettra certainement de mettre fin à cette hécatombe d'accidents mortels.