Voilà deux jours que cela dure. Quitter ou rejoindre la capitale des Hammadites est devenu un véritable calvaire. Le tronçon séparant la ville de Béjaïa de la localité limitrophe d'Oued Ghir est devenu un gigantesque goulot d'étranglement. La raison de cette situation n'est autre que les travaux engagés pour le raccordement de la station d'épuration des eaux usées implantée dans la commune d'Oued Ghir. Et lorsque le plan de circulation n'est pas bien étudié et que les comportements anarchiques des usagers se mettent de la partie, cela donne un chaos généralisé qui n'est, apparemment, pas près de trouver une solution même si la situation a contraint l'organisation d'une rencontre au sommet de la wilaya pour décider des mesures à prendre. Lesquelles mesures n'étaient, hier, qu'au stade d'annonces. Très au fait de la réalité, les autorités de la wilaya, à leur tête le wali de Béjaïa, ont convoqué un conclave avec au bout des décisions pour la régulation du trafic routier. Une série de mesures à même de fluidifier la circulation sur, notamment, l'axe El-Kseur-Béjaïa ont été prises en réponse non seulement à la colère des usagers, irrités par les bouchons observés sur cet axe routier mais également pour faciliter la poursuite des travaux de raccordement de la station de traitement des eaux usées. La circulation routière sur cet axe routier, qui était déjà très difficile depuis des mois en raison, d'abord, du bitumage engagé depuis près d'un an, s'est aggravée à la faveur du lancement de la réalisation de conduites de raccordement de la station d'épuration et plus particulièrement depuis le début du mois sacré lorsque les autorités ont jugé utile de fermer une des voies de l'axe pour accélérer les travaux. Les voyageurs et les usagers, en général, étaient contraints, depuis, de prendre leur mal en patience au milieu des files de véhicules qui se forment dès le petit matin sur plusieurs kilomètres. Depuis dimanche, les travailleurs, les étudiants et autres usagers, coincés pendant des heures sur la route, ne pouvaient plus rallier leurs lieux de travail et d'études dans les délais. Certains ont raté leurs vols, d'autres leurs rendez-vous. C'était l'alerte depuis dimanche matin. Ne pouvant pas faire fi de cette réalité insupportable, les autorités ont convoqué une réunion d'urgence. Les directeurs des transports, des travaux publics, de l'Office national d'assainissement, du commerce, les services de sécurité ainsi que le responsable de la filiale canalisations de Cosider se sont concertés le lendemain pour décider des mesures à prendre pour remédier à cette situation qui ne peut plus durer. Celles-ci devraient, immédiatement, être mises en œuvre pour organiser et réguler le trafic routier de la RN12 sur l'axe El-Kseur-Oued-Ghir et Béjaïa. Hier encore, le même scénario s'est reproduit. «Le premier responsable de la wilaya a exhorté les nombreux directeurs présents à la rencontre de coordonner entre eux afin de mettre fin à cette situation», a indiqué la cellule de communication de la wilaya, faisant part des mesures prises pour «le renforcement en moyens humains et matériels le chantier lié à la pose des canalisations de la STEP, le fonctionnement en H24 et l'éradication de l'activité commerciale sur les accotements de la route». Il restait un plan de circulation qui devait être revu en fonction de la réalité du terrain. Ce pourquoi le chef de l'exécutif a invité les responsables des secteurs concernés à «préparer un plan de transport efficace permettant de fluidifier la circulation routière et permettre en parallèle l'avancée des travaux de pose des canalisations». Au sein de l'opinion, on préconise le lancement d'une ligne ferroviaire provisoire entre les villes d'El-Kseur et Béjaïa. Cela réduirait considérablement le recours au transport de voyageurs par la route. Ce cas de figure, qui pourrait être la meilleure solution, n'a apparemment pas été abordé lors de cette réunion. Beaucoup d'autres observateurs ont suggéré l'accélération des études liées au téléphérique et la pénétrante autoroutière dans son dernier tronçon pour éviter que de pareils scénarios ne se reproduisent à l'avenir.