Au cours de la semaine passée, la presse nationale a réservé sa une à cette affaire. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz a mis fin aux spéculations ayant trait à l'arrestation du wali d'El Tarf, M.Araâr Djilali accusé de dilapidation de biens publics et de mauvaise gestion. Le ministre a annoncé, hier, que «le wali d'El Tarf a été arrêté, hier matin, suite au mandat de dépôt prononcé à son encontre par la chambre d'accusation de la Cour suprême». Il a notamment déclaré, en marge des travaux de la réunion gouvernement-walis que «La chambre d'accusation, (composée de trois magistrats ndlr) a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction et prononcé le mandat de dépôt». Pour lever tout équivoque quant aux modalités d'application de cette décision de justice, il a expliqué que la présence de l'inculpé et de ses avocats devant la chambre d'accusation de la Cour suprême «n'était pas nécessaire», en insistant sur le fait que «le procureur de la Cour suprême et le procureur d'Alger sont obligés d'exécuter cet arrêt de la chambre d'accusation». Au cours de la semaine passée, la presse nationale a réservé sa une à cette affaire. Certains organes de la presse écrite ont donné des versions différentes quant au sort réservé par les autorités judiciaires au cas du wali d'El Tarf. Des articles de presse ont même fait état de sa fuite à l'étranger alors que d'autres l'ont annoncé comme s'étant évadé de la prison de Serkadji. Il s'avère que ces informations publiées par la presse nationale n'étaient en fait que des rumeurs savamment distillées à l'opinion publique nationale. Cette incarcération du wali d'El Tarf marque une nouvelle étape dans la lutte entamée par le gouvernement contre le fléau de la corruption et de la dilapidation des biens publics. Le président de la République avait donné un souffle nouveau à cette campagne en interpellant le système judiciaire et en exhortant les magistrats à faire preuve de plus d'implication dans la prise en charge de ce fléau social qui n'épargne aucune couche de la société. Le cadre juridique a été notamment renforcé avec la parution dans le Journal Officiel du décret présidentiel n°06-413 du 22 novembre 2006 qui a fixé la composition, l'organisation et les modalités de fonctionnement de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption. Un cadre légal de lutte contre ce phénomène qui a entamé la confiance des citoyens dans les institutions de l'Etat et causé une hémorragie au Trésor public qui se chiffre en termes de milliards de dinars. Sans occulter que de tels agissements portent atteinte à la politique de relance économique décidée par le chef de l'Etat qui s'oriente sur l'implication de capitaux et d'investisseurs étrangers. Lors de son dernier discours, M.Abdelaziz Bouteflika a tenu à souligner que «la lutte contre la corruption concerne l'ensemble de la société». L'arrestation du wali d'El Tarf sonne comme un signal fort à l'adresse des amateurs de détournement de deniers publics qui ont longtemps profité d'un certain laxisme des autorités judiciaires, ce qui a propulsé l'Algérie à la peu reluisante 84e place des pays rongés par le phénomène de la corruption.