La délégation algérienne a pour mission de faire échec à la campagne chapeautée par Air France visant à classer les aéroports algériens comme des lieux à hauts risques. L'Algérie est représentée dans cette rencontre, qui s'ouvre aujourd'hui à Montréal au Canada, par le ministre des Transports, M.Salim Saâdi, accompagné d'une délégation de la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn). Cette rencontre se tient dans un contexte international exceptionnel, marqué par une crise mondiale de l'aéronautique qui n'a cessé de s'aggraver depuis les attentats américains du 11 septembre. Une crise qui a touché notamment les piliers du secteur comme la deuxième compagnie mondiale l'américaine United Airlines, Lufthansa, la compagnie allemande, ou encore le groupe aérospatial Boeing. Au-delà des suppressions massives d'emplois et des réductions drastiques des coûts, c'est le spectre de la faillite qui menace le secteur aéronautique. Les compagnies n'en finissent pas de payer l'augmentation des primes d'assurance et les coûts du renforcement de la sécurité alors que leurs clients fuient, marqués par les images des avions suicides. Cette nouvelle donne sera largement débattue dans cette conférence de l'Organisation de l'aviation civile internationale. Parmi les objectifs tracés par les participants, on retiendra la prévention et l'éradication des actes terroristes, impliquant l'aviation civile, le renforcement du rôle de l'OACI dans l'adoption de Sarp (Standard et pratiques dans le domaine de la sécurité et du contrôle), leur mise en oeuvre et la garantie des moyens financiers nécessaires. Le monde est donc aujourd'hui face à une réalité inéluctable. Aucun aéroport ne peut être sécurisé à 100%. La dernière tentative déjouée le 24 décembre dernier visant, l'explosion du Boeing 767 de la compagnie American Airlines, en témoigne. En effet et malgré les dispositifs de sécurité draconiens installés à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le dénommé Richard Reid a pu s'infiltrer à l'intérieur de l'avion avec une charge explosive dissimulée dans sa chaussure. La délégation algérienne, présente à cette conférence, a pour tâche principale de défendre justement cette thèse à savoir que l'aéroport Houari-Boumediene a fait l'objet d'un embargo aérien international qui ne dit pas son nom depuis 1994. Les efforts entrepris par les autorités algériennes pour sécuriser l'endroit sont mis à mal par une campagne menée notamment par le Comité d'entreprise d'Air France qui continue de classer l'aéroport d'Alger sur la liste «hauts risques». Le dernier retour d'Air Lib et, avant lui, d'autres compagnies aériennes étrangères ainsi que la nouvelle donne internationale ne pourront que renforcer la position de la partie algérienne dans cette rencontre internationale.