Le tribunal criminel d'Oran vient de statuer sur la demande de la défense de certains des mis en cause dans l'affaire Bcia, par le rejet de l'inclusion d'une liste additive de 11 témoins. Liste sur laquelle figurent les noms de l'ex-chef de gouvernement M.Ahmed Ouyahia et l'ex-ministre des Finances Abdelatif Benachenhou et l'actuel gouverneur de la Banque d'Algérie, Leksaci, a déclaré jeudi le procureur général près la cour d'Oran, M.Zeguemati Bachir, en marge du séminaire régional portant sur les huissiers de justice, tenu à Oran. Il faut remonter au premier jour du procès Bcia, certains avocats de la défense ont introduit cette demande qui a été acceptée dans la forme. Sauf que l'audition des moins cités dans la liste se fera quand le tribunal jugera nécessaire leurs témoignages. Par ailleurs, faisant suite à la demande du tribunal criminel d'Oran, sans toutefois préciser les noms des personnes concernées ni d'amples détails, 3 mandats d'amener ont été prononcés contre 3 témoins absents. Deux de ces derniers ont été présentés, pendant que le troisième se trouve à l'étranger, nous a renseigné M.Zeguemati. Le procès se poursuivra, aujourd'hui, avec, à l'affiche l'audition de la partie civile. C'est-à-dire le plaignant qui est le directeur régional de la Banque d'Algérie, M.Beghdadi Djamel. Ce serait donc la dernière étape pour passer ensuite au réquisitoire du procureur et les plaidoiries de toutes les parties concernées, à partir de dimanche. Le procès ne devait en principe pas durer plus d'une vingtaine de jours, a rappelé le procureur général. D'autant plus et jusqu'à l'heure qu'il est, aucune ambiguïté n'a été relevée et toutes les parties ont été entendues en temps réel et sans incident majeur. Il faut revenir par ailleurs, rétrospectivement à l'affaire Bcia, qui éclata lorsque les responsables de cette banque commerciale se sont opposés catégoriquement, un certain 13 avril 2003, à honorer 41 traites représentant un montant de 4,1 milliards de DA. Traites avalisées par la Bcia et escomptées à la BEA au profit de la Sotrapla de Addou Samir pour importation de sucre. Justifiant ce fait par le retard accusé par la BEA de présenter les traites en question à la chambre de compensation. Après moult interventions des personnalités-clés dans le milieu financier local, y compris les responsables locaux de la BEA auprès de la banque commerciale pour ramener les Kharoubi à la raison, ces derniers ont opposé un niet catégorique, apprend-on de sources très bien informées. Obstination qui ne pourrait se justifier par un simple argument du moment qu'il y avait des milliards de DA en jeu, explique-t-on. De larges relations commerciales lient les Kharoubi, des responsables de la BEA, Addou Samir, Fouatih et Nbia, Il y avait aussi «des transactions suspectes, irrégulières et douteuses» et la liste est longue, qui se cachent derrière un «fallacieux argument» avancé par les Kharoubi, nous apprennent nos sources. Ce fut alors le début d'une enquête qui a débouché sur la mise en cause à la fois des Kharoubi dont l'accusé principal est en fuite. Comme elle s'est soldée par la découverte des commerçants fictifs qui signaient des traites aux montants faramineux contre des commissions de 10 millions de centimes par traite.