Le vice-président du MSP estime que le sort des militants de l'ex-FIS a été tranché par la charte pour la paix. L'Expression: Le jumelage des élections n'aura pas lieu. Le 17 mai, les électeurs seront appelés à élire leurs candidats au Parlement. Quels sont les points forts et les points faibles de l'actuelle législature qui entame sa dernière ligne droite? Abderrahmane Saïdi: Je retiens, de prime abord, que le Parlement n'a pas joui pleinement de son pouvoir en sa qualité d'institution législative durant ce mandat. La majorité des lois stratégiques, à caractère social ou économique, ont été promulguées par ordonnance présidentielle. Je peux citer, entre autres, la loi sur l'investissement, les amendements apportés au texte sur les hydrocarbures, les différents dispositifs de soutien à la croissance économique. Par ailleurs, le Parlement n'a pas aussi exercé comme il se doit, le contrôle sur l'exécutif, une mission que lui confèrent, pourtant, la Constitution et les lois organiques. A cela s'ajoutent le manque de rigueur et l'inefficacité des parlementaires dans les grands débats nationaux et internationaux. Nous n'avons pas réagi, par exemple, à la loi du 23 février glorifiant la période coloniale, votée par le Parlement français. Idem pour le dossier sécuritaire. Ce sont là quelques lacunes que les futurs députés sont appelés à corriger. Le volet positif à retenir, à mon avis, de cette législature, se traduit à travers le rôle joué par l'alliance stratégique qui a soutenu le programme du président, permettant ainsi de préserver la stabilité de l'institution judiciaire.. Comment expliquez-vous les critiques formulées contre l'alliance parlementaire? Effectivement, certains estiment que le FLN, le MSP et le RND verrouillent le débat, et font barrage aux amendements apportés par les députés de l'opposition, ce qui est, à mon avis, pas très juste. Si les trois partis se sont mis sur la même ligne concernant les dossiers décisifs pour l'avenir du pays, dans le souci d'accompagner les réformes engagées par le président de la République, l'observateur aura remarqué que chacun de nous a préservé son indépendance politique. Au MSP, nous avons voté contre l'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées. Je peux même dire que les véritables débats sont posés par les partis de l'Alliance. Non, nous n'avons rien bloqué, pour une raison simple: les lois les plus importantes sont passées par ordonnance. Y a-t-il des lois que vous auriez souhaité voir passer durant cette législature et qui tardent à voir le jour? Oui, je citerai entre autre, le projet de loi portant la levée de l'état d'urgence, proposé par le MSP, la loi électorale, les codes de wilaya et des APC. En général, toutes les lois en mesure d'améliorer et de promouvoir le quotidien des Algériens. Le conseil consultatif du MSP a tranché sur l'épineuse question relative à la candidature des élus ayant plus de deux mandats. Comment vous préparez- vous au rendez-vous du 17 mai? Les choses évoluent au rythme souhaité au MSP. Nous allons procéder, cette semaine, à l'installation de la Commission nationale des candidatures, qui chapeautera le travail des sous-commissions de wilaya. Je pense que nous serons prêts bien avant la date fixée par le ministère de l'Intérieur, à savoir, le 1er avril. Le MSP sera présent dans toutes les circonscriptions du pays. Quels sont les critères que vous exigez aux candidats potentiels à la course parlementaire? La crédibilité, la compétence politique et l'engagement du candidat au sein du parti sont trois conditions inaliénables qui définiront les chances de chaque candidat. Le MSP va-t-il ouvrir ses listes aux militants de l'ex-FIS graciés dans le cadre de la réconciliation nationale? Les dispositifs de la Charte sont clairs sur cette question. La catégorie que vous avez citée est interdite d'exercice politique. Nous avons eu une première expérience en 2002, durant les élections locales. Plusieurs noms ont été effacés de nos listes par le ministère de l'Intérieur. Des réserves ont été soulevées sur des candidatures... Avez-vous été approchés par des militants de l'ex-FIS? Non, à ma connaissance. Le seul contact public que nous ayons eu avec ces derniers, c'était au mois d'octobre 2006, à l'occasion de la visite de M.Rabah Kebir en Algérie. Beaucoup de choses se disent dans les colonnes de la presse autour de cette question. Je pense que chaque parti assumera sa responsabilité. Comment appréhendez-vous vos chances le 17 mai? Nous avons tracé des prévisions objectives. Nous sommes conscients de notre poids et de nos moyens. Evidemment, nous avons des craintes «naturelles» concernant le déroulement du scrutin. Mais je pense que la donne relative au taux de participation des électeurs sera l'aspect déterminant, ce jour-là..