En la personne de Amara Benyounès, le patron du RCD voit un ennemi juré. Ce qui est le plus frappant dans l'intervention du président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), lors de son passage samedi au Forum de l'Entv, c'est le fait de faire de l'UDR et de son premier responsable, Amara Benyounès, un second frère-ennemi juré. Le premier étant le plus vieux parti de l'opposition, le FFS auquel le RCD n'a cessé de s'attaquer depuis sa création en 1989. Amara Benyounès est, lui aussi, issu d'une région qui assiste tristement aux querelles souvent stériles dont se lancent interminablement et le FFS et le RCD et mêmes d'autres entités se targuant d'une représentativité non encore avérée. Au sujet du FFS, l'invité de la Télévision algérienne dont le parti est en lice aux législatives du 17 mai, a récusé crûment, le positionnement de ce parti par rapport au prochain scrutin. «Le boycott de ces élections n'est pas une solution aux problèmes de l'Algérie (...) et puis ces gens (le FFS, ndlr) ne disposent d'aucune autre alternative pour convaincre le peuple de la justesse de leur choix». Cependant, il a suffi d'une question, somme toute ordinaire, posée par le représentant du quotidien La Dépêche de Kabylie, fondé en 2002 par Amara Benyounès pour que le président du RCD sort de ses gonds, déterre la hache de guerre et commence à tirer à boulets rouges sur Benyounès, sans toutefois le citer nommément. Se faisant, Saïd Sadi évoquera toute sorte de noms d'oiseaux et n'hésitera point à décocher des flèches aussi venimeuses les unes que les autres à chaque fois que le sujet concernait, de près ou de loin, son désormais second frère-ennemi, Amara Benyounès. Ce dernier, rappelons-le, est un ancien dissident du RCD et il a même occupé, pour un temps donné, le poste de vice-président du parti. A cette époque remontant aux années 90, le RCD était un véritable tremplin des «forces vives de la mouvance démocratique» et ce avant que des cadres du parti ne finissent par claquer la porte et déserter le parti. Sadi est-il à ce point tyrannique dans sa façon de gérer les affaires internes du RCD? Le reproche lui a été fait en direct, ce samedi, et la réponse de Saïd Sadi, à cette question, manquait, pour le moins qu'on puisse dire, de visibilité. En outre, le président du RCD a plaidé pour une «participation massive» des citoyens au prochain rendez-vous électoral car, à ses yeux, «la souveraineté du pays et le rétablissement de la confiance entre la société et l'Etat ne sauraient être concrétisés par le mutisme de la classe politique», a-t-il argué. Laquelle classe politique que le président du RCD a aussi sollicitée pour la mise en place des «soubassements d'un audit national» en vue d'une meilleure prise en charge des préoccupations des Algériens.