La mobilisation de la communauté estudiantine se poursuit et semble s'installer dans la durée. Les étudiants ne veulent apparemment pas lâcher prise avant le retrait du système d'enseignement Licence, master, doctorat (LMD), introduit d'une manière graduelle en Algérie. La mobilisation de la communauté estudiantine se poursuit et semble s'installer dans la durée et même s'élargir considérablement à travers plusieurs wilayas du pays. D'ailleurs, mardi dernier, une réunion de la Coordination nationale des étudiants a regroupé des représentants de dix universités au campus de Hasnaoua à Tizi Ouzou. En effet, au cours de leur rencontre qui s'est étalée jusqu'à une heure tardive de la nuit, les représentants des étudiants de Boumerdès, Ouargla, Saïda, Mostaganem, Tlemcen, Annaba, entre autres, ont axé essentiellement les débats sur les actions susceptibles de faire aboutir leurs revendications si les responsables de la tutelle continuent, disent-ils, de «tourner le dos» à leurs doléances. «Nous avons préféré élaborer un document à envoyer à la tutelle pour exiger le retrait pur et simple du système LMD. Nous voulons privilégier, d'abord, la voie du dialogue avant de passer à l'action. D'ailleurs, nous avons sollicité le ministre pour une réunion le 3 avril prochain. Donc, à l'issue de cette rencontre, les choses vont s'éclaircir. C'est-à-dire, si le ministre maintient le refus de retirer la réforme en question, nous allons engager des actions sur le terrain», nous dira un membre de la coordination locale des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (CLE), qui qualifie la réforme LMD de passerelle inéluctable pour la privatisation de l'université. Et pour étayer ses dires, il ajoutera: «On a imposé cette réforme tout en gardant les anciens programmes alors que tout le monde le sait, le système LMD exige d'énormes moyens pour sa mise en application efficace. La preuve, il commence, d'ores et déjà, a enregistré son échec. Et pour cause, nombreux sont les étudiants, orientés vers le LMD, qui veulent laisser tomber leurs études au lieu de continuer. Ils ne se retrouvent pas du tout. En un mot, le LMD est parachuté sans discussions au préalable et même sans moyens d'accompagnement», a-t-il souligné. Par ailleurs, notre interlocuteur affirme, également, que les comités estudiantins comptent même solliciter les enseignants pour leur tendre la perche et mener un mouvement de protestation commun afin de maintenir la pression, estime-t-il, sur les responsables concernés. Enfin, l'on s'attend ainsi encore à des journées mouvementées dans les campus.