Acculé sur le plan financier et logistique, il aurait, selon les mêmes sources, tenté de prendre contact avec Mokhtar Ben Mokhtar. L'émir Droukdel Abdelmalek est, depuis quelque temps, dans une mauvaise posture. Son allégeance à Al Qaîda d'Oussama Ben Laden ne lui a pas apporté, apparemment, grand-chose, vu son isolement quasi-total dans les maquis de la zone II regroupant les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès. Les redditions, les coups de boutoir des forces de l'Armée nationale populaire et la lutte à mort pour la «ghanima» entre les différentes factions terroristes ont fini par le mettre aux abois, ont confié des sources bien informées. Acculé sur le plan financier et logistique, il aurait, selon les mêmes sources, tenté de prendre contact avec Mokhtar Ben Mokhtar, émir de la zone 9 englobant la majeure partie du Grand Sud. Après la tentative d'une rencontre avortée avec l'émir Laouar, au courant de l'année dernière, qui devait se tenir dans une wilaya du centre, Droukdel espère que le baron de la contrebande, toutes filières confondues, vole à son secours et lui fournit l'armement dont il a besoin. La mise à l'écart d'Abou Al Haïthem, l'ancien bras droit de Droukdel et sa condamnation par ce dernier l'ayant accusé de détournement du butin, n'auraient pas été appréciées par les partisans d'Abou Al Haithem. Rien ne va plus, ont précisé les mêmes sources, à tel point que Droukdel n'a pas hésité de qualifier Abou Al Haïthem de «collaborateur» au profit de Hattab. Les mêmes sources ont souligné que, selon des renseignements non encore officiels, de nombreux terroristes ont pris fait et cause pour Abou Al Haïthem. Dans ce cas, nos sources ont estimé que l'émir de la zone II serait amené à croire qu'il va tout tenter pour préserver son autorité. Son ambition serait une tâche pas très facile dans les conditions qui prévalent actuellement dans les maquis, où la moindre appréhension, le moindre doute pourrait provoquer des tueries entre les éléments du même groupe. C'est pourquoi, la situation de Droukdel laisse filtrer curieusement l'impression d'un appel à l'aide des plus urgents. A en croire les renseignements obtenus par nos sources, ce terroriste n'a jamais cessé de chercher une issue de secours. L'atout qu'il affiche et l'aubaine qu'il estime en sa faveur lui et ses quelques partisans est le fait d'avoir fait allégeance à Al Qaîda de Ben Laden et de répondre aux directives d'Al Zawahiri. Cette organisation sanguinaire, traquée dans le monde entier, a fini par faire main-basse sur le Gspc après, curieusement, le retrait de Hattab et la montée de Droukdel. Les intentions de cette allégeance sont connues. D'abord permettre au Gspc d'avoir un sursis pour maintenir le pays dans un climat d'insécurité, détruire l'économie du pays, empêcher l'investissement étranger et hériter des richesses du pays. Après le démantèlement de ses principaux réseaux de soutien, Droukdel, a-t-on souligné, tente tant bien que mal de se faire parvenir des fonds pour remettre sur les rails la logistique et recruter de nouveaux terroristes. Mais dans de telles conditions, parviendra-t-il à ses fins? On sait désormais que le contexte pour ce terroriste est de plus en plus difficile, notamment après la destruction de plusieurs caches situées dans des zones de repli et l'anéantissement de plusieurs ateliers de fabrication de bombes et de munitions par les forces de sécurité et, par là même, le fait des intempéries. On croit savoir que même en matière de vivres, l'émir n'arrive plus à assurer la nourriture. C'est par quelques actes désespérés qu'Al Qaîda Maghreb tente d'agir, mais «en bête blessée», juste pour montrer que sa capacité de nuisance est intacte. Droukdel, qui est à la recherche d'un soutien, vient d'être condamné à la peine capitale par contumace par le tribunal criminel de Tizi Ouzou. Il sera jugé, demain, pour les mêmes chefs d'inculpation, à savoir constitution d'un groupe terroriste, atteinte à la sécurité de l'Etat, port d'arme contre l'Etat, meurtre avec préméditation, dépôt de bombes dans des lieux publics et vol, au tribunal de Batna. A noter que des peines de condamnation à la peine capitale ont été prononcées, récemment, par plusieurs juridictions, à l'encontre d'Abderezak El Para, alias Amari Saïfi et Hassan Hattab.