L'article «diffamatoire», défend-il, ne peut échapper au contexte politique du pays, marqué ces temps-ci par la course électorale. «L'offense, une de plus, faite injustement le 22 mars 2007 dans un quotidien national au chef de l'Etat algérien alors que les participants à un sommet du Nepad, que le pays venait d'abriter, n'avaient pas encore pris congé de leur hôte, vient révéler à quel point l'horizon de la pensée démocratique tarde à se dégager.» Sans ambages, le ministre évoque l'injure portée contre la personne de M.Abdelaziz Bouteflika, lequel a constitué le sujet principal de la chronique controversée. Dans ce sens, il souligne qu'«'il est profondément triste de voir que certains de nos intellectuels, par exemple, mettent leur talent à tisser des calomnies, à diffamer et à entretenir le doute au nom de la liberté d'expression». L'article «diffamatoire», défend-il, ne peut échapper au contexte politique du pays, marqué ces temps-ci par la course électorale. Les luttes politiques, les échéances électorales et la montée des passions qu'elles induisent, sont généralement évoquées «pour expliquer ou justifier ces dérapages regrettables». Dans un rappel à l'ordre qui sonne comme une mise en garde, M.Djiar affirme que «(...) rien, absolument rien n'autorise l'offense au premier magistrat d'un pays». Rien n'autorise, aussi martèle-t-il, une publication ou un journaliste quels qu'ils soient à outrepasser les limites établies par la déontologie et par la loi. Il met en doute les motivations de cette sortie médiatique. Le fait «de prendre pour cible» le chef de l'Etat tout en sachant pertinemment que les articles 144 bis et 144 bis1 du code pénal prévoient et répriment le délit d'offense au président de la République, «ne vise-t-il pas tout simplement à provoquer la réaction naturelle du ministère public et à compromettre ainsi l'avancée réalisée en juillet 2006 lorsque le chef de l'Etat a usé de ses prérogatives constitutionnelles pour assainir le contentieux opposant des journalistes à la justice?» s'interroge le premier responsable de la corporation. Avant de se demander à qui profite cette offense? En démocratie, la liberté d'expression a aussi ses limites. Elles sont d'ordre éthique en ce qu'elles s'adossent à la déontologie, et juridique en ce qu'elles sont posées par la loi et la jurisprudence qui établissent les règles devant se concilier avec le principe de la liberté d'expression consacré par la Constitution. «La déontologie et la loi se complètent et ne s'opposent pas. L'une et l'autre visent à garantir la liberté et la crédibilité de la presse.» De même, la liberté de la presse et la responsabilité du journaliste sont indissociables. S'il est vrai, note-t-il que le commentaire est libre, «il n'en demeure pas moins qu'aucun commentaire ne doit consister à nuire ou à porter atteinte aux droits fondamentaux d'autrui». Le ministre a décortiqué le débat, et afin de lever les équivoques, il soutient que les journalistes aux cotés des enseignants, des entrepreneurs, des hommes politiques et de toutes les forces vives, constituent une composante essentielle d'avant-garde et que, pour cette raison même, «l'Etat s'emploie, aujourd'hui, à aider du mieux possible dans l'accomplissement de sa noble mission». Le ministre, qui a fait une longue plaidoirie sur les avancées réalisées par l'Algérie depuis l'accession au pouvoir du président de la République, Abdelaziz Bouteflika en 1999, conclut en attestant qu'il n'a pas pour intention «de donner une quelconque leçon aux professionnels, parce qu'ils sont plus aptes à évaluer la situation et à mesurer l'importance des enjeux.»