Pour Louisa Hanoune, la campagne électorale servira à défendre les cadres mis à mal par la politique de privatisation. «Nous proposons aux Algériens vingt engagements que nous allons tenir lors du prochain mandat de l'APN qui ont trait à la question de la souveraineté de l'Etat, à l'unité de la République et à la construction d'une démocratie et d'une économie indépendante». C'est en ces termes que la secrétaire générale du Parti des travailleurs explique le contenu du programme de la campagne électorale qu'animera le parti, lors de son passage à l'émission «En toute franchise» de la Chaîne III, en présence de quelques confrères d'autres organes de la presse écrite. La seule appréhension de Louisa Hanoune reste la fraude dite scientifique qui ne laisse pas de trace dans les bureaux de vote. Pour faciliter la procédure du vote, elle demande à prendre en considération les 26% de la population analphabète qui prendra part au scrutin en apposant les photos des chefs de parti sur les bulletins de vote pour éviter toute confusion. Cette campagne servira aussi au PT pour défendre les cadres des entreprises nationales qui font l'objet de pressions et d'attaques pour avoir défendu leurs entreprises contre les tentatives de privatisation tels que Ali Aoun, le P-DG de Saidal, tout en demandant des comptes à celui qu'elle n'hésite pas à surnommer le «Ministre de la désertification», en l'occurrence M.Hamid Temmar qu'elle accuse de bradage des entreprises nationales. Sur ce sujet, elle insiste pour connaître les véritables chiffres de cette campagne de privatisation tous azimuts. Des chiffres qui concernent aussi bien le nombre des travailleurs licenciés que les sommes d'argent perdues par l'Etat dans cette action de bradage. Aussi, elle demande pourquoi ce même ministre a refusé de recevoir les représentants de son parti pour s'expliquer au sujet de ce qu'elle appelle «la corruption qui s'est installée dans le milieu des entreprises mises sur la liste des ventes.» Parlant de l'événement créé par le PT qui a porté 16 femmes têtes de listes pour les prochaines législatives, Louisa Hanoune tient à montrer que la tâche n'a pas été du tout aisée de mobiliser la gent féminine à cause des pesanteurs sociales et relève la défection en dernière minute de deux militantes qui ont émis le voeu de retirer leur candidature de la course électorale après des pressions de leur entourage familial. Trois responsables au niveau local ont été sanctionnés par le parti pour ne pas avoir respecté les directives concernant l'encouragement de la candidature féminine. Louisa Hanoune tient ainsi à rappeler qu'elle-même a adhéré à ce parti parce qu'il accorde l'égalité des chances. Par ailleurs, elle demande au gouvernement de mettre des garde-fous pour éviter «le nomadisme politique» qui permet aux députés de changer de veste «en violant la conscience des citoyens qui ont voté pour tel ou tel parti, et faire de même pour préconiser des mécanismes qui puissent assainir le climat politique de l'influence des mafiosi politiques qui investissent les milieux politiques». Parlant du mode de scrutin préféré par le PT, Louisa Hanoune penche pour la proportionnelle nationale intégrale et préconise la primauté des partis politiques sur les individus, car l'Algérie ne possède pas de personnalités politiques qui ont la stature de présenter un courant politique indépendant ayant un ancrage dans la société.