Ce Salon est la preuve que beaucoup de choses ont évolué dans notre pays. Mais pas forcément au niveau du pouvoir d'achat de la majorité des consommateurs. Le sixième salon international de l'automobile, qui se tient au palais des Expositions d'Alger (Safex) du 6 au 15 mars a été inauguré, hier, après-midi par M.Abdelmadjid Menasra, ministre de l'Industrie et de la Restructuration. A cette édition prennent part 96 exposants. La plupart d'entre eux ont participé à la précédente édition et se sont présentés avec des gammes qui se veulent toujours plus riches et plus variées. Hormis quatre stands étrangers, les autres marques sont représentées par des concessionnaires algériens qui chaque, année, confortent et, peaufinent leur savoir-faire, qu'ils rapprochent chaque année de celui de leurs confrères des pays développés. Outre les voitures de tourisme, des fourgons, des bus et autres 4X4 tout-terrain rivalisent de beauté, d'élégance et de brillance. Les premiers visiteurs des stands avaient les yeux rivés sur les hôtesses. Elles étaient toutes belles et habillées de manière sophistiquée. Cela allait du tailleur sobre à la minijupe arborant la couleur fétiche de la marque. A elles seules, elles constituent une attraction particulière illustrant le degré de l'évolution de notre manière de concevoir le marketing. Quand on se promène dans les allées des pavillons où des voitures venues d'ailleurs sont à portée de main, on se dit qu'effectivement quelque chose est en train de changer chez nous. Il y a cinq ou six ans, le sanctuaire de l'automobile se trouvait non loin de la Safex. On n'y vendait pas des voitures neuves, mais des «occasions». Le plus vieux des tacots était cédé à un prix insensé. Et on n'était même pas sûr qu'il supporterait un trajet d'une heure. C'était l'horrible époque des marchés d'El-Harrach et de Tidjelabine. Aujourd'hui, pour la 6e année, des concessionnaires proposent des voitures françaises, coréennes, japonaises, allemandes, russes et italiennes à des Algériens dont certains ont encore du mal à croire ce qu'ils voient. Les prix sont affichés en dinars. De temps à autre, des hôtesses s'approchent des visiteurs pour leur lancer avec le sourire qu'il est possible de bénéficier de ventes par facilités. Certains demandent des explications alors que d'autres passent leur chemin, ignorant la sollicitude de l'hôtesse. Parce que même avec des facilités de paiement, il y a encore beaucoup d'Algériens qui ne peuvent s'offrir un endettement même échelonné sur deux ou trois ans. Durant ce Salon, sont prévus aussi des animations et divers concours qu'organiseront les plus grands constructeurs mondiaux d'automobiles et que les visiteurs découvriront au fur et à mesure.