L'ancien champion du monde du 800 m affirme qu'il n'a plus de motivation pour courir. L'ancien champion du monde du 800 m aux Mondiaux de Paris en 2003, Djabir Saïd-Guerni, a annoncé, hier sa retraite, au cours d'une conférence de presse tenue au centre Ghermoul de regroupement des équipes nationales à Alger, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum, du président de l'association du MCA, M.Mohamed Djouad et du président de la Fédération algérienne d'athlétisme, M.Amar Bouras. Saïd-Guerni, qui a, récemment, fêté ses 30 ans, a affirmé que cette décision est venue après mûre réflexion. «Il y a une fin à tout», a-t-il dit. «Je n'ai plus la même motivation qu'avant pour courir. Après des blessures à répétition, qui m'ont laissé des séquelles, j'ai décidé de tirer ma révérence. Je ne peux même plus courir un 200m». En larmes, l'athlète algérien, père d'un garçon, regrette de ne pas pouvoir participer aux prochains Jeux africains d'Alger. Dans la salle, où l'émotion était immense, il a évoqué sa carrière et surtout celle de son père et entraîneur, Zine El Abidine. «Je remercie tout ceux qui m'ont aidé», a-t-il ajouté. «Mon père toujours convalescent a subi une grande ingratitude alors qu'il a exercé bénévolement son métier. En plus de sa maladie, il a été moralement blessé». La décision de Saïd-Guerni a surpris tout le monde y compris son président, Mohamed Djouad.Ce dernier, qui reconnaît la valeur du mouloudéen, dira à son sujet: «A l'instar de l'assistance et du ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum, je suis surpris et étonné. Cependant, il faut respecter le choix de cet athlète, dont je garde un excellent souvenir». C'est la première fois dans l'histoire de l'athlétisme qu'un athlète algérien annonce sa retraite. Il a expliqué qu'il a choisi d'annoncer officiellement sa retraite, pour une question de morale. «Si j'avais fait comme d'autres athlètes en m'arrêtant sans l'annoncer officiellement, ça aurait été malhonnête de ma part envers tous ceux qui m'ont aidé dans ma carrière», a-t-il indiqué. Pour rester toujours dans le domaine de l'athlétisme, l'ex-champion du monde algérien compte se reconvertir en entraîneur, sachant qu'il est titulaire d'un diplôme de technicien supérieur en sport. «Si l'Algérie a besoin de moi et de mon expérience, je suis prêt», a-t-il confié Saïd-Guerni a eu une carrière exemplaire. Il a remporté sa première médaille sur 800 m aux Jeux méditerranéens de Bari en 1997. Elle était en bronze. Il récidiva avec le même métal lors des Mondiaux de Seville (1999). En 2000, aux Jeux olympiques de Sydney, c'est toujours le bronze qu'il a eu sur la même distance. Et puis est venu le sacre de Paris, en 2003, avec la médaille d ‘or du 800 m aux Mondiaux. Depuis cette victoire historique en terre française, Djabir Saïd-Guerni est rentré dans le rang. Il n'a pas pu défendre son titre à Helsinki en 2005, ni prendre part aux derniers championnats d'Afrique. Après tant de blessures et de problèmes personnels, Saïd-Guerni n'a pu revenir à sa forme optimale. L'an dernier, il avait tenté de renouer avec le haut niveau, mais il avait terminé 3e sur 800 m (1'47''59), à l'occasion du meeting international d'Alger disputé le 22 juin au SATO du complexe olympique Mohamed Boudiaf. Le recordman d'Algérie du 800 m (1'43''56), totalement découragé par cette méforme, ainsi que par les blessures avait même fait l'impasse, trois semaines plus tard, sur le championnat d'Algérie. La fin de carrière du sociétaire du MC Alger est difficile à combler. Il n'y a aucun athlète, en ce moment, qui est en mesure de prendre le relais.