Les différentes organisations patronales n'hésitent pas à exprimer leur inquiétude. Consternation et indignation. C'est en effet ce sentiment qu'on relève chez les différents responsables des organisations patronales algériennes, suite à la mise sous contrôle judiciaire du patron du groupe Tonic Emballage, Abdelghani Djerrar. Celui-ci est écroué depuis jeudi dernier à la prison de Serkadji, à cause du surendettement auquel son entreprise pourrait faire face. Tout en affirmant n'avoir que peu de renseignements autour de cette affaire, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Lahbib Yousfi, met en avant la problématique de l'attribution des crédits aux entreprises algériennes qui est devenue un véritable casse-tête. «Nous l'avons même soulevée à plusieurs reprises et nous n'avons de cesse de le faire tout au long des différentes réunions que nous avions organisées» estime M.Yousfi qui refuse, toutefois, de se prononcer sur l'arrestation du directeur général de Tonic Emballage. «Etant donné que j'ignore tout de cette affaire, je ne peux pas m'y prononcer» s'est contenté de déclarer le président de la Cgea. Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), M.M'rakech, estime, de son côté, que les banques algériennes ne jouent pas suffisamment leur rôle, notamment au plan relationnel. Selon notre interlocuteur, si les choses persistent dans ce sens, les relations entre la banque et son client deviendront des relations conflictuelles et cela ne servira en aucun cas l'économie nationale. «Si j'ai une affaire avec une banque, et que cela devient un délit, je ne sais pas jusqu'où ira-t-on. A mon avis, pour arriver à cette étape, il faut vraiment qu'il y ait escroquerie» estime le patron de la Cap. Notre interlocuteur n'hésite pas à remettre en cause le système bancaire et financier algérien. Un système, selon les observateurs, caractérisé par son obsolescence et archaïsme. C'est, en effet, à ce problème que les différents opérateurs économiques, tant algériens qu'étrangers sont confrontés pour investir davantage en Algérie. Les différentes carences du système bancaire algérien font en sorte que ces investisseurs préfèrent injecter leur argent ailleurs plutôt qu'en Algérie où les garanties offertes par les banques et autres organismes financiers manquent de fiabilité. Pourtant, avoue M.M'rakech, un rapport consensuel a été établi entre les parties concernées, à savoir le patronat, le gouvernement et les banques. «Certes, ce rapport a connu un début d'exécution, mais il est loin d'être appliqué comme on l'avait établi» révèle notre interlocuteur. Du côté du Forum des chefs d'entreprise (FCE), auquel adhère le directeur général de Tonic Emballage, la position officielle sera connue, au plus tard, aujourd'hui. Néanmoins, à se fier aux propos d'un responsable du FCE, repris hier par un quotidien national, le Forum des chefs d'entreprise affiche, d'ores et déjà, son inquiétude quant à la suite que puisse prendre l'affaire Tonic.