Pendant que certains appuient la démarche du président de la République, une partie de la classe politique continue à la rejeter. La classe politique nationale est partagée. Le bilan de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ne fait pas l'unanimité. C'est entre satisfaction et mécontentement que se balancent les formations politiques. Deux ans après l'adoption de la Charte, le parti du Mouvement de la société pour la paix (MSP) tire un bilan positif. «La réconciliation nationale reste l'unique et la seule issue pour sortir le pays de la crise», nous a déclaré le président du groupe parlementaire, Issad Ahmed. Pour lui, il n'y a pas d'autres issues que celle de la réconciliation nationale. Pour preuve, la situation du pays s'est nettement améliorée. «Nous avons senti le fruit sur le terrain», indique notre interlocuteur. Sans revenir à la période de la tragédie nationale, M.Issad se contente de dire que la situation actuelle n'est plus celle de 1998. Il est vrai que le résultat n'est pas atteint à 100%, estime-t-il, il n'en demeure pas moins que le processus a permis à l'Algérie de franchir une étape importante, selon le représentant du MSP. Le parti de Soltani reste convaincu de l'aboutissement de la réconciliation nationale. Le nombre des repentis parle de lui-même. «Chaque arme qui se tait c'est une avance vers la paix», souligne M.Issad. S'expliquant sur les derniers attentats qui ont frappé le pays, notre interlocuteur affirme que «ce phénomène n'est pas propre à l'Algérie». Le MSP espère qu'avec le processus de réconciliation notre pays aboutira à l'éradication définitive du phénomène. Même constat tiré par le parti du RND. Pour lui, le résultat ne peut être que positif vu la situation qu'a traversée le pays. «La réconciliation est un objectif qui n'a pas de limite dans le temps», a indiqué, M.Chihab, député du RND. Ce qui compte, explique-t-il, c'est la détermination de l'Algérie à lutter contre ce fléau. «Malgré les derniers attentats notre foi est inébranlable», a déclaré le représentant du RND.. Pour le Parti des travailleurs, il est difficile d'établir un constat en l'absence de statistiques officielles. «Il y a une nette amélioration, et ce, même si la situation reste complexe», constate M.Tazibt député du PT. Ce dernier reconnaît lui aussi, toutefois, que les choses ont changé depuis deux ans. Cependant, selon lui il reste beaucoup à faire pour sceller définitivement toutes les séquelles. Les indemnités, les disparus sont autant de problèmes à régler. La porte-parole du PT, Louisa Hanoune, exige la nécessité d'établir un bilan sur l'application de la charte pour avancer dans le règlement définitif de la crise. Pendant que certains appuient la démarche du président de la République, une partie du microcosme politique continue à la rejeter. Le parti de Saïd Sadi campe sur la même position qu'il y a deux ans. S'expliquant sur ce sujet, le président du groupe parlementaire du RCD, Djamel Ferdjalah, affirme que la réalité démontre tout le contraire. «Le bilan est encore lourd», résume-t-il en quelques mots. «La charte pour la paix n'a pas atteint ses objectifs», estime-t-il. Le parti de l'opposition, qui a boycotté le projet, pense toujours que celui-ci «n'est pas la meilleure voie pour rétablir la paix et la stabilité». Le vieux parti de l'opposition du Front des forces socialistes (FFS) est du même avis. Le FFS, qui a boycotté la Charte, reste ferme sur les principes qu'il a défendus jusqu'ici. Son leader, Hocine Aït Ahmed, a appelé lors du 4e congrès du FFS à l'ouverture d'un débat national regroupant toutes les catégories de la société pour trouver une solution nationale à cette crise.