«Ceux qui se sont trompés sur le zoning ou le zonage, sont les véritables criminels». Me Benbraham, avocate de la défense pour le compte de l'Eplf, présente, hier, lors de l'ouverture du procès du séisme, a accepté de livrer à L'Expression ses appréciations sur le déroulement de la première séance du procès, dit du séisme de Boumerdès. «Ceux qui se sont trompés sur le zoning ou le zonage, sont les véritables criminels» indique, d'emblée, Me Benbraham qui poursuit: «Or, il ne sont pas convoqués, ils sont évidemment ailleurs», et d'expliquer «Quand le ministre de l'Habitat, cité comme témoin viendra s'expliquer, à ce moment là, les observateurs déduiront la supercherie concernant cette question de zoning et là, la responsabilité incombe directement à l'administration» ajoute notre interlocutrice. A ce propos, il faut rappeler que la seule recommandation transitoire consistant en la prise en compte dans les nouveaux projets de construction ou reconstruction d'un niveau d'accélération supérieur de 0,05 g (5% de l'accélération de la pesanteur) et émanant du CGS (Centre national de recherche appliquée en génie parasismique) n'a été connue par les maîtres de l'ouvrage et les autres intervenants dans l'acte de bâtir qu'à partir du 18 juin 2003, c'est-à-dire après le séisme. Cette recommandation se fonde sur le fait que le séisme du 21 mai 2003, a révélé un niveau de sismicité pour les deux wilayas, Alger et Boumerdès, plus élevé que celui pris en compte dans les règles, parasismiques algériennes, en vigueur. Revenant au procès, l'avocate dira: «Durant ce premier jour, on ne voit pas les questions fondamentales surgir de la bouche du président du tribunal, déterminer la responsabilité dans pareil procès paraît impossible» aux yeux de Me Benbraham. Plus explicite, elle ajoutera: «l'analyse des pièces du dossier démontrent que les véritables responsables, si responsabilité il y a, sont ailleurs». Allusion faite à la responsabilité de l'Etat, à celle des entreprises qui fabriquent les matériaux de construction et à celle des intervenants dans le choix de terrain et de l'étude du sol. Selon notre interlocutrice, ce n'est pas le maître de l'ouvrage qui va être responsabilisé, car tout son travail consiste à mettre en application les programmes qui lui ont été soumis, et puis, de l'avis de l'avocate «si les programmes présentés sont faux à la base, ils n'en sont pas responsables». En conclusion, Me Benbraham affirme que le juge n'a même pas le droit de soulever la question de cette responsabilité.