Les relations entre Alger et Paris semblent s'améliorer. Le «nuage» de l'histoire est en passe de se dissiper à la faveur de la dernière visite du président Nicolas Sarkozy. C'est du moins ce qui ressort des dernières déclarations des responsables algériens. Après le chef de l'Etat qui a évité de relancer l'exigence de la repentance, c'est au tour du ministre des Moudjahidine d'exprimer sa position. En effet, Mohamed Chérif Abbas, ministre des Moudjahidine, a souligné, jeudi, lors d'une conférence de presse tenue au Musée du moudjahid, à Alger, que «l'Algérie ne cherche pas à ressusciter les rancoeurs avec le peuple français». Et au ministre de poursuivre: «Nous voulons plutôt transmettre les vérités historiques aux générations montantes qui n'ont pas vécu ces événements.» Il s'avère donc que les deux pays, tout en ne tournant pas la page des exactions coloniales pendant la guerre d'Algérie, comptent faire, du travail de mémoire, une priorité pour assainir les relations très tendues entre les deux capitales. C'est d'ailleurs ce que demande MMohamed Chérif Abbas: «L'Algérie réclame les archives et que les Français sont peu disposés à rendre, d'autant qu'elles révèlent les crimes perpétrés contre le peuple algérien et battent en brèche l'idée des prétendues vertus civilisatrices de la colonisation française.» A une question sur le renoncement de l'Algérie à ester la France en justice, le ministre a répondu que: «les médias intentent quotidiennement, dans leur diversité, un procès moral à la France», en ajoutant que «cet élan produit encore plus d'effet qu'un procès au sens propre». Concernant la demande formulée par les pieds-noirs qui appellent à être dédommagés en contrepartie des biens qu'ils avaient abandonnés en Algérie, M.Abbas a souligné que les colons n'ont prospéré en Algérie que grâce aux richesses du pays et au labeur des Algériens, faisant observer que ce n'est que justice que ces biens reviennent à leurs authentiques propriétaires.