La tentative d'assassinat dont a fait l'objet Mustapha Kartali, une des figures de proue de l'AIS dissoute, n'a pas encore livré ses secrets. De toute façon, il est encore trop tôt notent des spécialistes de la question sécuritaire. Ceux-ci ajoutent tout de même que les réactions attendues de Madani Mezreg, à l'est et Benaïcha, à l'ouest pourraient éclairer certaines zones d'ombre et tracer une piste, afin d'en savoir plus sur les tenants et les aboutissements de l'attentat raté. Pour le moment, des sources bien informées de tout ce qui touche de près ou de loin aux anciens dirigeants de l'AIS, évoquent l'idée entretenue par de nombreux chefs d'organisations armées du FIS dissous de revenir à la vie politique en créant un nouveau parti. Madani Mezreg aurait fait preuve de beaucoup d'insistance pour tenter de convaincre des décideurs de l'opportunité d'une telle démarche. Apparemment, il aurait réussi à marquer des points. Les anciens de l'AIS sont-ils donc en mesure de ratisser large et canaliser des milliers de jeunes exposés aux risques d'embrigadement par les groupes armés? Rien ne le prouve, mais il est sûr et certain que si leur parti est agréé, il fera le vide autour des autres formations islamistes, notamment le MSP, En Nahda et El Islah avec ses deux ailes. Ces formations ont été mises à nu par leurs propres militants, et leur crédibilité a été lourdement remise en cause par une grande partie de l'opinion publique. Certains militants islamistes affirment que ces partis sont désormais «irrécupérables», tellement ils ont été impliqués dans l'échec de la gestion des affaires publiques aux niveaux local et national. Un ancien cadre du MSP a même juré de ne plus militer au sein d'un parti qui n'hésite pas à faire campagne électorale dans un cimetière. Cela s'est passé à Constantine. Dans ce cas-là, les commanditaires de l'attentat contre Kartali ont-ils voulu arrêter net le processus de normalisation? L'opinion publique espère que les langues vont se délier afin que la vérité éclate au grand jour.