Lancé il y a une quinzaine d'années, il demeure un éternel chantier au point de souffrir de «vieillesse prématurée». Le centre multifonctionnel, situé à Bab Dzaïr, semble ne pas assumer sa vocation et son appellation en n'étant en réalité, qu'un centre multiordures et multianarchie. En effet, cet endroit, devant abriter et réunir à la fois des commerces et services de tous genres et de standing, le nouveau siège de l'APC, une salle d'exposition, un centre d'affaires, un théâtre et un parking, demeure malheureusement abandonné et entouré d'une variété de détritus pour seul décor. Sachets en plastique, déchets ménagers, cartons, fruits et légumes pourris jonchent l'entrée principale du centre. Les façades esthétiques sont devenues noirâtres à cause des immondices qui y sont brûlées à longueur de journée. Pis, le soi-disant centre multifonctionnel de Bab Dzaïr constitue un véritable danger pour les visiteurs en raison des retards dans la réalisation. Lancé il y a une quinzaine d'années, il demeure un éternel chantier au point de souffrir de «vieillesse prématurée». Le projet semble «touché» par le phénomène en vogue: «A boire et à manger». Des milliards de centimes auraient été engloutis dans ce projet budgétivore. En outre, les normes de sécurité y sont carrément inexistantes. Il y a quelques mois, un citoyen y avait trouvé la mort en raison du laisser-aller. Une tragédie qui peut se reproduire si aucune solution n'est trouvée, d'autant que son achèvement est renvoyé aux calendes grecques, même si le slogan officiel «Les travaux vont redémarrer très prochainement» est la réponse «fétiche» des responsables locaux. En attendant, le centre est devenu par la force des choses un havre de «paix» et d'extase pour les délinquants qui s'y adonnent tranquillement aux différentes types de drogues et autres débauches. Aussi, les riverains espèrent voir un jour les responsables locaux faire une «virée» afin de constater de visu l'état de délabrement de ce centre où des milliards ont été injectés pour rien. Le seul projet dont les travaux ont enfin pris fin cette année est le centre des affaires dont le démarrage des travaux remonte à 1998. L'arbre qui cache la forêt puisque ce centre a été embelli pour camoufler l'amère vérité. Lors de la dernière session de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Blida, tout un rapport a été consacré à cette «tragédie». D'après ce document, des locaux ont été carrément détournés de leur vocation. Les commerçants-bénéficiaires n'ont pas respecté le cahier des charges. La Maison de la culture abritant un musée, un théâtre et une bibliothèque située, elle aussi sur les lieux, souffre également le martyre. D'ailleurs, le document de l'APW mentionne les remarques suivantes: le musée est réduit de temps à autre à un espace de commerce qui abrite de petites foires et expo-ventes. Il est toujours dépourvu d'eau, d'électricité et d'un réseau d'assainissement. Le théâtre, toujours en chantier, est un espace où le béton côtoie les tessons de bouteilles de boissons alcoolisées ainsi que les restes des joints de drogue. La bibliothèque, tant attendue à Blida, est dans un état lamentable et sans gardien. Ses vitres ont été brisées. Bref, le fameux pôle de Bab Dzaïr a consommé des milliards pour être, en fin de compte, livré aux délinquants.