«Il est temps de s'unir pour contrecarrer la détérioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants», estime le Cnapest. Ne voulant pas renoncer à leur position, les syndicats de l'éducation montent au créneau. Leur réaction est immédiate. Au lendemain de la déclaration émanant du premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, qui a laissé entendre, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture officielle de l'année scolaire 2007-2008, que ce statut de l'enseignant sera finalisé avant le 31 décembre de l'année en cours, les syndicats ne le voient pas de cet oeil. Aux propos du ministre de l'Education estimant qu'«il n'y aura pas de réforme sans tenir compte de doléances revendicatives des travailleurs du secteur», M.Boudaha, représentant de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte), estime que «le dossier sera clos après le mois sacré de Ramadhan». Quant au Conseil national des lycées d'Alger(CLA), dans un communiqué rendu public récemment, suite aux assises de l'éducation tenues les 1er et 2 septembre, il estime que «la campagne du gouvernement sur l'élaboration du statut particulier et de la grille nationale indiciaire vise par des manoeuvres dilatoires à différer les gains d'une revalorisation salariale après janvier 2009 en substituant à l'augmentation des salaires des mesures d'appoint pour calmer la grogne sociale». La même source a laissé entendre que ces deux points constituent l'épine dorsale des revendications qui ne se concrétiseront que s'il y a mobilisation massive et urgente. Et d'ajouter que durant ce mois de septembre «le CLA compte faire une large consultation pour une mobilisation à partir d'octobre afin d'arracher un statut qui valorise la fonction enseignante et de recherche et pour arracher une augmentation d'un salaire dont la fourchette varie entre 30.000 et 50.000 dinars.» Cette grille indiciaire, quoique raisonnable, ne réglera jamais le problème des enseignants, poursuit M.Boudaha de la Fnte. Très déçu, le secrétaire national à l'information et à la communication du Cnapest, Ali Lemdani, parle d'une injustice qui découle de cette grille des salaires. L'augmentation anarchique des salaires est, aux yeux de M.Lemdani, horrible et dure. «L'enseignant ne peut pas répondre aux dépenses dispendieuses de la rentrée sociale», a-t-il argumenté. Plus loin encore, notre interlocuteur a estimé que les bénéficiaires uniques de cette revalorisation des salaires sont «les spéculateurs.» Irrité par les décisions de la tutelle, le responsable du Cnapest déplore «la défaillance totale des pouvoirs publics concernant leur première mission de régulation qui consiste en la préservation du pouvoir d'achat qui doit être réévalué à la lumière de chaque conjoncture nationale ou internationale». Face à ces décisions qualifiées d'injustes, que comptent faire le Cnapest et l'ensemble des syndicats relevant de l'éducation? A cette question, M.Lemdani a précisé qu'il est temps que les syndicats représentatifs s'unissent afin de donner un coup d'arrêt, voire un coup de Jarnac, à la détérioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants.