Avec son propre style, Idir chante l'amour, la fraternité et la femme kabyle. Très connu dans le domaine de la chanson, le groupe Akfadou vient de signer son come-back avec un nouvel album comprenant six chansons qui traduisent les préoccupations quotidiennes de la société kabyle. Ce récidiviste très régulier dans le monde artistique donne, chaque année, vie à une nouvelle production qui n'a rien à envier aux précédentes. Ce nouveau produit, mis recemment sur le marché, connaît un engouement sans précédent. Idir a su capter l'oreille attentive des auditeurs par la qualité de la musique et les paroles sensées. A la fois chanteur, compositeur et poète, Idir avoue avoir fait appel à son ami Tarek pour la contre-voix. Cette nouvelle cassette traite de différents thèmes liés à la vie quotidienne du citoyen. L'amour tient la part du lion dans ce nouveau produit avec ses contradictions, ses chagrins et sa tristesse. Avec son propre style, Idir chante l'amour, la fraternité et la femme kabyle avec des airs mélancoliques arrangés par son fils Bailache sur le synthétiseur. Vghigh ay thahkoudh, (je voudrais que tu me racontes ton amour) est la 1re chanson où l'auteur exprime cette peur terrible de connaître la vérité de la bouche de sa bien-aimée, préférant continuer à vivre dans le rêve. «J'aimerais bien t'entendre mais j'ai peur de ce que tu diras, alors laisse-moi d'un rêve à l'autre.» L'artiste enchaîne ensuite sur le thème de la trahison. Il s'interroge sur les raisons de cette trahison tout en restant convaincu que la force de l'amour finit toujours par réunir de nouveau les amoureux à jamais. Une conviction traduite avec des mots simples et forts à la fois sur une mélodie à vous faire couler les larmes. S'inspirant de l'actualité, Idir revient dans la 3e chanson sur le thème de l'union. Tagmats (la fraternité) fait défaut dit-il. L'ingratitude de la société qui ne pardonne pas les erreurs, pourtant humaines, est à l'origine des divisions qui tiraillent les hommes qui sont à l'avant-garde. «Il n'y a pas d'homme qui ne fasse pas d'erreur», clame-t-il en parlant du drame kabyle. Accompagné d'une chorale composée de Nora, Tiziri, Sabrina et Fahima, Idir voulait surtout faire cette jonction entre les générations. Un vibrant hommage a été également rendu à Med Said Ouvelaid, figure emblématique de la chanson kabyle. «J'ai été profondément touché quand j'ai appris sa mort bien après son enterrement qui s'est fait dans une totale discrétion». Puis vient cette reprise d'une chanson composée en 1986. «C'est pour répondre à la demande de mes fans», précise-t-il. Cette chanson sentimentale, qui avait connu un grand succès et dont des arrangements ont été apportés par son fils Bailache et Youcef Saou, traite de ce sentiment de vouloir connaître la réciprocité de l'amour voué à l'autre. L'auteur aborde enfin la femme kabyle. Dans un texte poétique de haute facture, l'artiste décrit la femme kabyle dans tous les domaines. Signalons enfin que l'édition et la distribution de cet album ont été assurées par l'«étoile d'Akfadou». Zahir, Kamel et Hakim dont l'artiste est visiblement satisfait du travail qu'ils ont fait, sont remerciés tout comme les studios Nonor qui ont pris en charge l'enregistrement. Une cassette en somme qui vaut la peine d'être acquise.