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«J'ai voulu donner un sens à ma vie»
YACEF SAADI, 50 ANS APRÈS LA BATAILLE D'ALGER
Publié dans L'Expression le 01 - 11 - 2007

«Je savais que j'allais mourir, que je serais torturé, emprisonné, mais j'ai voulu donner un sens à ma vie.»
Ainsi s'exprime l'architecte de la Bataille d'Alger. Non seulement il a organisé les réseaux qui activaient à Alger (près de 1500 militants), dirigé la population musulmane de la capitale, géré la grève des 8 jours qui a changé la face de la guerre au plan international et dans les instances onusiennes lorsque la question algérienne fut débattue, mais en plus, il a eu à rencontrer quelques-uns des plus grands dirigeants de la révolution, à savoir Rabah Bitat, Abane Ramdane, Amar Ouamrane, Mourad Tarbouche, Krim Belkacem, Souidani Boudjemaâ, Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M'hidi, Ali la Pointe, bien sûr, et Petit Omar, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouhired, Zohra Drif, et d'autres personnalités et acteurs historiques qui ont façonné le visage de l'Algérie moderne.
Après l'attaque de la caserne de Blida par Rabah Bitat et Amar Ouamrane, l'adresse de Yacef Saâdi fut donnée à Rabah Bitat, qui atterrit donc chez lui. Entre-temps, le groupe dans lequel activait Yacef Saâdi avait raté un attentat contre un dénommé Lazib, agent de l'armée coloniale, à cause d'une arme qui n'était pas livrée. Yacef Saâdi, âgé de 22 ans à l'époque (il en avait 17 lorsqu'il avait rejoint l'organisation spéciale OS), qui habitait la Casbah -où son père, originaire de Kabylie, gérait une boulangerie- ouvrit un coffre et remit 700.000 francs (en gros billets) à son hôte pour l'achat des armes et autres objets indispensables à la conduite de la guerre de Libération.
Les effectifs de la résistance étaient limités à Alger. Comme Yacef Saâdi était bien introduit dans la Casbah et dans les quartier populaires d'Alger, il dit à Rabah Bitat, qui était esseulé: «Faites-moi confiance. Je connais tous les jeunes qui veulent en découdre avec le système colonial. On va éviter les centralistes.» Yacef Saâdi, qui n'était pas recherché par les services coloniaux, pouvait se mouvoir dans la capitale comme un poisson dans l'eau. Ensuite, Bitat l'envoya en mission en lui remettant des adresses. Et c'est là qu'il rencontra Larbi Ben M'hidi: «Ben M'hidi m'avait remis une canne, à l'intérieur de laquelle il y avait un message.» C'était très pratique pour Yacef Saâdi qui simulait un handicap et marchait comme un estropié.
Souidani Boudjemaâ avait une arme qu'il avait surnommée Biquette (un 11/43).
Krim Belkacem, qui avait été le camarade de classe de Yacef Saâdi, venait chez Si Ouali qui possédait une ferme dans la Mitidja. «On faisait des chants patriotiques ensemble, lorsqu'on se retrouvait dans une boutique au Ruisseau.»
Après le déclenchement de la lutte armée, Yacef Saâdi rétablit le contact avec Krim Belkacem, chef de la Wilaya III. Il connaissait déjà le colonel Amirouche, qu'il avait rencontré en France avant la révolution, et avec lequel il eut plusieurs échanges épistolaires. Tous ces contacts lui permirent de mieux coordonner les actions de la Wilaya avec la Zone Autonome d'Alger.
Larbi Ben M'hidi, il l'a rencontré à Tlemcen où il a été envoyé en mission par Rabah Bitat. Les souvenirs de Larbi Ben M'hidi, l'une des figures de proue de la révolution, sont très vifs. Le chef de la Wilaya V, et l'un des organisateurs du Congrès de la Soummam avec Abane Ramdane, avait passé cinq bons mois avec Yacef Saâdi, au moment même de la grève des huit jours. Parmi les phrases prononcées par celui qui a sidéré des Bigeards et des Massu, on peut citer celle-ci: «Je voudrais mettre à l'épreuve cette chair, pour savoir pourquoi les gens parlent.» (Ben M'hdi se tenait le bras). Ou cette autre: «Donnez-nous vos avions, et l'on vous donnera nos couffins.» Ou celle-ci: «Mettez la révolution dans la rue, elle sera portée par des millions d'Algériens.» Ou encore: «Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre pour te remplacer.»
Larbi Ben M'hidi, qui revenait du Caire, où il avait rencontré les membres de la délégation extérieure, déclare: «On n'a pas encore l'indépendance, et ils se disputent déjà le pouvoir.» Tout est dit. Et puis, il y a Abane Ramdane. A sa sortie de prison -on avait appris la nouvelle-, on est allé le voir. Il n'avait pas une très haute idée de Krim et de Ouamrane. Il a posé deux conditions avant de s'engager: la primauté de l'intérieur sur l'extérieur et celle du politique sur le militaire.
Ni Krim, ni Ouamrane, ni Bitat n'étaient en mesure de répondre à une telle exigence. Yacef Saâdi a été envoyé pour rencontrer Ben Bella ou Boudiaf et avoir une réponse. Yacef se rendit à Paris, où il fut reçu par Tarbouche Mourad et Mahsas. De là, il se rendit à Zurich, en compagnie de Mahsas, où il put rencontrer Boudiaf.
Ce dernier, qui était le véritable chef de la délégation, lui avait confirmé ce point. Le reste, on le connaît.


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