Pour le ministre, le dispositif de contrôle des élections est suffisamment efficace. A un moins d'un mois du rendez- vous des locales, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales écarte tout risque de fraude. Intervenant hier, sur les ondes de la Chaîne III, Yazid Zerhouni a été catégorique. «Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de fraude», a-t-il fermement déclaré. Et de renchérir: «Sauf si les représentants des partis s'entendent à frauder». Le patron de l'Intérieur impute, d'ores et déjà, la responsabilité aux partis politiques tout en désengageant l'administration de cette affaire. En plus clair, seuls les partis politiques sont responsables de la fraude. Pour le ministre, il n'y a pas de doute là-dessus. Pourquoi? Il explique tout simplement que les bureaux de vote sont sous contrôle des formations politiques. Depuis les circulaires diffusées par le président de la République en 2002 et l'amendement apporté à la loi électorale en 2003, le scrutin se déroule sous les yeux des partis politiques. En effet, cinq observateurs représentant différents partis surveillent l'urne. Plus sûr de ses propos que jamais, Zerhouni affirme que le dispositif de contrôle mis en place est irréprochable. «Nous avons adopté le même dispositif qui est l'un des dispositifs de garantie les plus efficaces», a-t-il assuré. Alors qu'auparavant, c'étaient les partis qui accusaient le département de l'Intérieur de fraude, cette fois-ci, c'est le contraire. Le ministre a préféré, bien avant l'heure, se débarrasser de l'étiquette en renvoyant la balle aux partis politiques. Ces derniers, donc, n'ont pas à crier ou à dénoncer les résultats au lendemain des élections du 29 novembre prochain. Tout est clair. Le patron de l'Intérieur a balayé devant sa porte en expliquant les règles du jeu, une bonne fois pour toutes. Désormais, les partis politiques ont une lourde charge sur le dos, celle d'assurer une transparence des élections. Ces derniers sont censés mettre les bouchées doubles pour éviter une éventuelle fraude. Sur ce point, M.Zerhouni a démenti l'existence de fraude lors des législatives du 17 mai dernier. «Personne n'a constaté qu'il y eu des fraudes lors des législatives, personne n'a apporté des preuves sur l'existence de fraude en 2002», a-t-il clairement précisé. Pourtant, le scénario du 17 mai dernier est encore frais dans la mémoire des gens. Nul n'ignore que le rapport de la commission Bouchaïr avait fait état de dépassements dans certaines wilayas avant même que l'opération du scrutin ne prenne fin. Le président de la Commission nationale de surveillance des élections électorales a, faut-il le noter, remis une lettre au chef de l'Etat pour lui faire part des dépassements enregistrés. Le ministre de l'Intérieur reproche, également, aux partis politiques le désintérêt des citoyens pour la vie politique. «La mobilisation est liée au programme d'action du parti et ses capacités de répondre aux aspirations des citoyens», a-t-il défendu. Evaluant les candidatures présentées, le ministre reconnaît incontestablement qu'il y a une amélioration. Selon lui, 80% des candidats sont âgés de moins de 50 ans et 10% ont moins de 60 ans. En ce qui concerne le niveau d'éducation, le ministre estime qu'il est acceptable en général. Dans ce sens, il a relevé l'effort déployé par les partis politiques. Hier, l'invité de la Radio nationale Chaîne III est revenu une nouvelle fois sur les accusations lancées à l'égard de l'administration territoriale, pour y répondre. Faisant allusion au RCD et au FFS, il dira: «Il faut que les gens sachent que la culture de la transparence et le souci du respect de la consolidation de l'Etat de droit sont instillés à travers toutes les structures de l'administration territoriale.» A propos de l'amendement de la loi électorale, le patron de l'Intérieur persiste et signe que cette loi ne vise en aucun cas à restreindre le processus démocratique. Le taux de signatures exigé est de loin inférieur à celui exigé dans d'autres pays. Le but recherché est d'écarter, dit-il, les candidatures «fantaisistes et les jeux polluants». Preuve en est, ajoute-t-il, les partis qui n'ont pas eu le minimum de suffrages n'ont pas été exclus. Ces derniers peuvent se présenter aux prochaines consultations.