L'ouvrage, dont le coût total est estimé à 900 millions d'euros, aura une capacité initiale de 8 milliards de m3 par an. Le gazoduc Medgaz devant relier l'Algérie à l'Espagne sera opérationnel dès juillet 2009. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à partir de Hassi R'mel. Ainsi, les obstacles qui ont obstrué pendant de longs mois le «tuyau» Medgaz entre l'Algérie et l'Espagne sont définitivement levés. Durant des mois, le projet était au centre d'un conflit entre les deux parties. La partie espagnole avait posé des conditions de commercialisation de gaz que Sonatrach avait refusé. Celle-ci a limité la part de la société nationale à 1 milliard de m3 au lieu de 3 milliards. Outre la limitation des quantités de gaz, les exigences de la Commission nationale de l'énergie (Espagne) faisaient que Sonatrach était sommée d'accepter préalablement des décisions d'ordre économique et financier sans en apprécier l'opportunité et l'intérêt. Le gouvernement espagnol a donc choisi de préserver le projet en supprimant une grande partie des conditions et en levant les restrictions sur les quantités de gaz que Sonatrach peut vendre en Espagne. Vers la mi-septembre, Chakib Khelil a annoncé qu'un accord avait été conclu avec les autorités espagnoles qui sont revenues sur leurs décisions restrictives. «Il n'y a plus de problème sur le Medgaz» avait-il déclaré. Les travaux de ce projet ont commencé, faut-il le rappeler, en 2006, en territoire algérien. La construction de Medgaz a été confiée, en février, à cinq entreprises multinationales: les japonaises Mitsui et Sumitomo, la britannique Rolls Royce, l'italienne Saipem et le consortium hispano-français Tecnicas Reunidas-Amec Spie. Mitsui et Sumitomo fourniront les tuyaux en acier au carbone à haute résistance du gazoduc, Rolls Royce fabriquera et installera les trois compresseurs de la station qui élèveront la pression du gaz depuis la côte algérienne afin d'assurer sa traversée jusqu'en Espagne via la Méditerranée. La pose du tronçon sous-marin sera effectuée par l'entreprise italienne Saipem, et la station de compression, ainsi que le terminal de réception en Espagne, seront réalisés par le consortium hispano-français Técnicas Reunidas-Amec Spie. L'ouvrage, qui reliera Beni Saf à Almeria (Espagne), et dont le coût total est estimé à 900 millions d'euros aura une capacité initiale de 8 milliards de m3 par an. Cette quantité peut être augmentée à 16MDS de m3/an à terme. Sa longueur totale est de 1.050km dont 550 en territoire algérien et 200km en mer. Avec 36%, la compagnie publique algérienne des hydrocarbures Sonatrach est majoritaire dans le capital de Medagz, suivie par les sociétés espagnole Cepsa et Iberdrola (20% chacune), par l'italienne Endesa et par Gaz de France (12% chacune).