Après le dénouement des divergences entre Alger et Madrid concernant le volume du gaz que l'Algérie pourra livrer sur le marché espagnol, le projet Medgaz connaît une avancée appréciable. C'est du moins ce qu'il y a lieu de tirer, en substance, des affirmations faites par le ministre de l'Energie et des Mines hier. Chakib Khelil a fait savoir sur les ondes de la Radio nationale, en marge de la cérémonie du coup d'envoi des travaux de réalisation d'une centrale électrique hybride (gaz solaire), à Hassi R'mel, que le méga- gazoduc qui reliera l'Espagne à l'Algérie, Medgaz, sera opérationnel à l'échéance de juillet 2009. La réalisation de ce projet relativement stratégique, et dont les travaux ont débuté en 2006 sur le territoire algérien, est sur le point d'atteindre sa vitesse de croisière. Cinq multinationales spécialisées dans ce créneau vont participer à la construction de ce mégaprojet, à savoir, les deux japonaises Mitsui et Sumitomo, la firme britannique Rolls Royce, l'italienne Saipem et le consortium hispano-français Tecnicas Reunidas-Amec Spie. Tel que cela a été prévu dans les conventions d'attribution de ce marché, Mitsui et Sumitomo fourniront les tuyaux en acier au carbone à haute résistance du gazoduc, Rolls Royce fabriquera et installera les trois compresseurs de la station qui élèveront la pression du gaz depuis la côte algérienne afin d'assurer sa traversée jusqu'en Espagne via la Méditerranée. La multinationale d'origine italienne Saipem, quant à elle, se chargera de la pose du tronçon sous-marin. Tandis que la station de compression ainsi que le terminal de réception en Espagne, seront réalisés par le consortium hispano-français Técnicas Reunidas- Amec Spie. Toutefois, il est utile de préciser que l'ouvrage devant assurer la liaison entre Béni-Saf, en Algérie, et Almeria, sur le territoire espagnol et dont le montage financier total est évalué à 900 millions d'euros aura une capacité initiale de 8 milliards de m3 par an. A long terme, cette capacité pourra être augmentée pour atteindre les 16 milliards de m3 annuellement. La longueur total du gazoduc est de 1 050 km, dont 550 km en territoire algérien et 200 km en mer. Après avoir été de 26%, la participation de Sonatrach au mégaprojet Medgaz vient d'être relevée à 36%. Ce qui lui donne une position d'actionnaire majoritaire dans le projet. Les autres parts du capital de ce gazoduc sont détenues par les sociétés espagnoles Cepsa et Iberdrola, à hauteur de 20% chacune, l'italienne Endesa et Gaz de France à 12% chacune. Il faut dire, en tout cas, que la société nationale, Sonatrach, continue de plus en plus à faire une véritable percée sur le marché espagnol, notamment depuis que le gouvernement de Zapatero a tranché en faveur de la levée des mesures limitant le volume du gaz que Sonatrach pourra distribuer sur le marché hispanique à un milliard de m3. Désormais, la société nationale, table sur un volume pouvant atteindre les trois milliards de m3 annuels. Par ailleurs, il est utile de souligner que le ministre de l'énergie et des mines a fait part de ces informations alors qu'il procédait à l'inauguration du chantier pour la réalisation de la centrale électrique hybride d'une capacité de 150 mégawatts dans la région de Hassi R'mel.