A l'instar des jeunes de toutes les régions du pays, ceux de Béjaïa attendent beaucoup des élections du 29 novembre. Outre le cadre de vie qu'ils souhaitent voir amélioré, les jeunes de Béjaïa rêvent d'une vie meilleure, faite d'emplois à plein temps, de perspectives prometteuses et d'un avenir à même de les éloigner des fléaux sociaux qui les guettent au quotidien. Bien que leur région possède des atouts des plus enviables, force est de constater une situation des plus amères. Région touristique par excellence, dotée d'un tissu industriel conséquent, notamment dans le secteur agroalimentaire, Béjaïa ne répond guère aux attentes de sa jeunesse. Les responsables locaux sont-ils au moins au courant? Connaissent-ils le taux de chômage? Comptent-ils remédier à cette situation? Rien n'est moins sûr. Pourtant, ce n'est pas faute d'informations. La presse nationale, forte d'une présence sur le terrain, fait état chaque jour des suicides et problèmes que rencontrent les jeunes. En principe, tous les politiques sont informés de cette misère vécue au quotidien. Encore une fois, les jeunes saisissent cette opportunité électorale pour rappeler à tout un chacun leur existence et leur aspiration à une vie digne. Chaque année que Dieu fait, l'école et l'université livrent à la rue, avec ou sans diplôme, des milliers de garçons et filles. Très rares sont ceux qui arrivent à décrocher un emploi, encore faut-il avoir le bras long. Les autres attendent des lendemains meilleurs, qui n'arrivent toujours pas. Désemparés, ils finissent par accepter n'importe quoi, pourvu que l'on soit occupé pour échapper à l'oisiveté, mère de tous les vices. Certains, les plus chanceux, dit-on, arrivent à se frayer un chemin vers l'exil. Une solution qui ne règle pas tout. A Béjaïa, il n'est pas facile de s'inscrire dans les opportunités d'investissement proposées par les pouvoirs publics. La bureaucratie est telle que cela décourage les plus téméraires des investisseurs. «On fait tout pour nous bloquer», soutient Rachid dont la demande d'octroi de crédit traîne depuis deux ans dans les tiroirs des banquiers. Comme lui, ils sont nombreux à souffrir d'une gestion bureaucratique à l'heure de l'informatique. A Béjaïa, les attentes sont nombreuses et l'on ne cherche que l'homme qui répondra aux préoccupations des jeunes. Le discours des prétendants doit tenir compte de cette frange de la population, dont le poids électoral est important. La campagne ne fait que commencer. Même si pour l'heure elle n'attire pas grand-monde, le cadrage des discours peut changer la donne. Encore faut-il que ce ne soit pas de vaines promesses.