Encore une fois, les préoccupations des populations vont ainsi passer en dernière position. Dans certaines localités en Kabylie, les nouvelles mairies commencent à connaître de sérieux problèmes. Un mois à peine s'est écoulé depuis les élections locales et voilà que plusieurs communes ont recommencé à vivre des situations difficiles. Pour certaines c'est même le blocage qui s'installe dans la gestion des affaires de la cité. Ainsi et en Kabylie, le scénario le plus craint se dessine pour certaines communes. Alors que les partis en présence sont arrivés à se coaliser les uns contre les autres selon les scores obtenus, on assiste à des «regroupements impensables» avant les élections locales pour des postes de vice-présidence ou, à tout le moins, afin de contrecarrer le parti adverse. A Iflissen, les élus du FLN et du RND comptent rejoindre ceux du FFS pour constituer un bloc et ainsi contrecarrer le RCD qui a la majorité relative en cette commune. A Tigzirt, l'élu du RND compte rejoindre le FFS afin de constituer ainsi une nouvelle majorité et exiger les vice-présidences et contrer ainsi le RCD qui détient la majorité relative. A Larbaâ Nath Irathen, on en est déjà au vote de défiance contre le président de l'APC porté à ce poste il y a peu de temps. Les élus du FLN, du FFS et du RND, soit au total 8 élus sur les 11 que compte cette APC, semblent en froid avec le président. Alors qu'à Aït Yahia dans la daïra d'Aïn El Hammam, le FLN et le FFS se sont coalisés contre le président RCD, la constitution de l'exécutif traîne encore et paraît compromise. Ainsi, plusieurs APC vont droit vers le blocage alors qu'ailleurs, elles sont carrément amoindries par des tensions entre élus. Le développement qui est sous-tendu, en principe, par une atmosphère de sérénité et de calme, ce qui est loin d'être le cas en cette période, est, en fait, de par ces «batailles», compromis. Les problèmes des populations vont certainement ainsi passer en dernière position, il faudra du temps pour que les APC redeviennent fonctionnelles en donnant le temps nécessaire aux uns et aux autres pour discuter et se comprendre. Entre-temps, les citoyens devront attendre, eux qui ont élu ces représentants non pas pour se faire la guerre entre chapelles partisanes mais pour travailler au bien-être de tous les habitants des communes. II semble qu'il faille revoir et de fond en comble la façon de désigner et le maire et les exécutifs. En attendant, les populations se demandent si les élus qu'ils ont choisis vont, un jour, décider de se pencher sur les vrais problèmes de la cité sans se perdre dans les batailles pour les sièges!