Une enquête est entamée par les services de sécurité pour identifier les personnes ayant distribué des lettres incitant les lycéens à bouder les classes. Le secteur de l'éducation est en ébullition. Les classes de terminale ont boudé les lycées pendant deux jours. C'est la grogne et le désarroi total. S'exprimant sur ce point, précisément, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a nuancé l'ampleur qu'a pris ce mouvement de protestation. En marge d'une conférence de presse coanimée, hier, avec le premier responsable de l'Habitat et de l'Urbanisme, M.Benbouzid a déclaré devant un parterre de journalistes que «le problème est définitivement réglé.» Etayant ses dires, le conférencier a précisé que «30 wilayas n'ont pas suivi la grève observée par les élèves des classes de terminale». Succinct, le conférencier a laissé entendre que les lycéens «ont parfaitement compris que notre département les tranquillise.» «Il ne faut pas qu'ils perdent du temps», n'a cessé de répéter M.Benbouzid. La protesta de ces lycéens qui sont montés au créneau pour dénoncer, haut et fort, la surcharge des programmes scolaires, est-elle une manipulation politique? Sans accuser aucune partie, le ministre a précisé que des lettres bien rédigées, en langues arabe et française, ont été distribuées aux élèves, les incitant à entamer une grève de deux jours. Un arrêt de cours non bénéfique. Accuse-t-il les syndicats? «Absolument pas!», rétorque-t-il. Explicite, M.Benbouzid a révélé que «ces lettres portaient le nom de Hamza, dont j'ignore moi-même l'identité, avec un cachet où est mentionné République algérienne démocratique et populaire». Devant ce fait, une enquête a été entamée par les services de sécurité. Les mis en cause seront bel et bien poursuivis en justice. Autres interrogations qui donnent le vertige. Les candidats aux épreuves du baccalauréat termineront-ils leur programme dans les délais annoncés? Bénéficieront-ils d'un mois de préparation accordé aux différentes sessions précédentes? Admettant que le taux d'avancement des programmes à l'échelle nationale a atteint les 35%, il a annoncé, par ailleurs, que depuis l'existence du baccalauréat «nous n'avons jamais pu atteindre les 80% du programme». Pas une surprise pour M.Benbouzid. Cependant, notre vis-à-vis a précisé qu'une commission sera chargée de suivre le dossier. Cette commission sera composée de représentants de chaque wilaya ainsi que de représentants des élèves. La raison? «Il faut que ces élèves soient partie prenante de ce débat», a-t-il poursuivi. Dans cette même optique, le premier responsable de l'éducation nationale a tenté d'atténuer la pression à laquelle est soumise cette frange de lycéens. «Ce ne sont pas des propos vides. Au contraire, c'est une garantie qui rassure les élèves. Je dis que tout s'arrêtera au mois de mai, même si les programmes n'arriveront pas à leur terme.» Clair, net et précis, il explique que le taux d'avancement du programme dans tous les établissements scolaires sera en possession de la commission sus-citée, l'Office national des examens et concours (Onec) décidera du contenu des questions qui seront proposées aux candidats. «Si des questions hors du programme sont posées le jour du Bac, les candidats peuvent quitter les classes. On assumera la responsabilité», a conclu Benbouzid.