L'Algérie investit ses placements à travers des «valeurs d'Etat» dans les pays concernés et non à travers des placements en «valeurs de marché». La crise américaine des «subprimes» ne présente pas de risques sur les placements de l'Algérie dans ce pays, a rassuré hier, Karim Djoudi, ministre des Finances en marge de la rencontre qui l'a réuni, au siège de son département à Alger, avec les présidents-directeurs généraux des banques publiques, sur le financement de l'économie. Les placements des réserves de change sont effectués dans les actifs publics (titres gouvernementaux), à l'étranger, arguera-t-il. Le ministre soulignera le fait que les réserves de change qui ont atteint 110 milliards de dollars, à fin décembre 2007, sont gérées par la Banque d'Algérie. «Les débiteurs de l'Algérie sont des Etats souverains de ces pays où elle effectue ses placements.» a-t-il indiqué dans ce contexte. Et d'ajouter: «Si les placements sont effectués en dollars, le débiteur de l'Algérie est donc le Trésor public américain, si c'est en livres sterling, le débiteur est alors le Trésor public britannique et ainsi de suite.» Selon Djoudi, l'Algérie investit ses placements à travers des «valeurs d'Etat» dans les pays concernés et non à travers des placements en «valeurs de marché» qui, elles, sont des titres à risque élevé. Plus explicite, il soutiendra que «même si les valeurs de marché ont des rendements plus importants que les valeurs d'Etat, ils présentent toutefois des risques élevés en cas de retournement de conjoncture». Le ministre expliquera aussi, que la dépréciation du dollar par rapport à l'euro, est atténuée par la Banque d'Algérie à travers une gestion judicieuse du portefeuille des réserves de change par le biais d'une diversification des monnaies dont se composent ces réserves. Il soulignera, à ce sujet, que la Banque d'Algérie ne garde pas les recettes en devises, totalement en dollars américains, mais également en euros, en yens et en livres sterling. Ceci en dépit du fait que les transactions financières algériennes soient opérées quasi-exclusivement en dollars et en euros. Abordant le financement de l'économie nationale, le ministre des Finances révèlera que «les crédits alloués par les banques ont dépassé les 2100 milliards de dinars en 2007, dont près de la moitié a été débloquée au profit du privé» Et de préciser que «l'habitat et les travaux publics ont eu la part belle de ces crédits». Sur un autre registre, le Premier Argentier du pays indiquera que les réserves de change de l'Algérie ont atteint 110 milliards de dollars à fin décembre 2007 contre 77,78 milliards fin 2006. Ce matelas financier a permis à l'Algérie de réduire sa dette aussi bien extérieure qu'intérieure, souligne Karim Djoudi. «La dette privée externe est à moins de 4 milliards de dollars et la dette publique externe est à un peu moins de 900 millions de dollars» à la fin 2007, a-t-il précisé. Djoudi indiquera en outre, que l'objectif de son département est de clôturer l'année 2008 avec une dette interne de l'ordre de 500 milliards de DA. Laquelle dette a été de l'ordre de 1.050 milliards de dinars à fin décembre 2007 et de 1.780 milliards de dinars à fin 2006. Le ministre des Finances révélera, par ailleurs, que le gouvernement s'est fixé pour objectif, la réduction de la pression fiscale.