Au moins deux personnes ont été blessées dans la soirée de dimanche, dont une grièvement, dans une fusillade entre partisans de deux factions libanaises druzes rivales, a annoncé un responsable de la sécurité. Ces affrontements ont eu lieu quand un convoi de sympathisants du Parti socialiste progressiste du leader druze, Walid Joumblatt, est passé devant le siège du Parti démocratique libanais, une formation druze pro-syrienne, à Aley, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Beyrouth. «Des tirs ont retenti et un passant a été blessé par une balle perdue», a-t-il dit, précisant que son état de santé était grave. Il a ajouté qu'une fille qui se trouvait dans le convoi avait été légèrement blessée. Un responsable de la formation de Joumblatt, qui appartient à la coalition pro-occidentale au pouvoir, a déclaré que le convoi avait été la cible de tirs et que quatre personnes étaient blessées. Des incidents du même genre ont déjà eu lieu ces derniers temps à Beyrouth, où la tension est élevée du fait de la crise politique en cours, la plus grave que le Liban ait connue depuis la guerre civile (1975-1990). Walid Joumblatt a lancé dimanche une violente diatribe contre l'opposition, affirmant que «les forces du 14 mars» (majorité) étaient prêtes à «la guerre». «Vous voulez le désordre? Il sera le bienvenu. Vous voulez la guerre? Elle sera la bienvenue. Nous n'avons pas de problème avec les armes, pas de problème avec les missiles. Nous vous les prendrons», a déclaré M.Joumblatt, lors d'une conférence de presse. Des coups de feu ont également été tirés dimanche à Beyrouth lors d'une altercation entre partisans du chef de la majorité, Saâd Hariri, et membres des services de sécurité du président du Parlement, Nabih Berri, a annoncé un responsable de la sécurité libanaise. «Un convoi du Courant du Futur circulait près de la résidence de Berri. Apparemment, des paroles très vives ont été échangées avec les services de sécurité de Berri et des coups de feu ont été tirés», a dit ce responsable. Le Courant du Futur est le mouvement de M.Hariri. Il a ajouté que ces tirs n'avaient vraisemblablement fait aucun blessé. Le Liban commémorera jeudi l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, père de Saâd, tué le 14 février 2005 dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. M.Berri est un des chefs de file de l'opposition libanaise, en conflit avec la majorité sur la question de l'élection d'un nouveau chef de l'Etat. Un responsable de l'opposition a confirmé l'incident survenu dimanche. «Cette tendance à l'escalade est très étrange, à un moment où la Ligue arabe tente de résoudre la crise sur la présidence», a-t-il dit. Le Liban est sans chef d'Etat depuis le 24 novembre, après la fin du mandat du président Emile Lahoud.