Le Président Bouteflika a marqué les esprits par son action en faveur de l'Afrique et de la paix dans le monde. Quelques mois à peine après son élection à la magistrature suprême, le Président Bouteflika (re)fera une entrée remarquée dans le monde feutré, mais néanmoins très retors, de la diplomatie, en allant plaider à Tokyo, en compagnie des président nigérian Olusegun Obasanjo et sud-africain Thabo Mbeki, auprès du G7+1, la cause de l'Afrique en butte à une énorme dette extérieure évaluée à plus de 350 milliards de dollars. Avec ses pairs africains, mandatés par le sommet de l'OUA de Lomé (Togo), Abdelaziz Bouteflika a défendu une remise, voire une annulation pour certains cas, de la dette africaine qui met en stand-by tout projet de développement sérieux du continent. Depuis, soit dans le cadre du sommet des pays industrialisés les plus riches (G7+1: Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Japon, Canada, Italie+la Russie) soit au niveau de l'ONU et de l'Union européenne, des actions sont menées pour alléger le fardeau paralysant que constitue une dette hors des moyens du continent africain. L'une des actions la plus appréciée par l'Afrique a, encore, été l'implication directe, au cours de l'an 2000, du Président de la République dans le conflit sanglant qui opposait les deux frères ennemis de la Corne de l'Afrique: l'Ethiopie et l'Erythrée. Dans ce contexte, M.Bouteflika, qui avait chargé Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, ministre de la Justice, du suivi du dossier, s'est déplacé, à plusieurs reprises dans la région, pour rapprocher les points de vue de deux belligérants. Cette persévérance de l'Algérie verra ses efforts couronnés, le 12 décembre 2000, par la signature, à Alger, de l'accord de paix érythro-éthiopien. Dès lors, l'ONU pouvait entrer en action pour étudier le bornage de la frontière entre l'Ethiopie et l'Erythrée. De fait, la commission juridique de l'ONU, qui a planché durant toute l'année dernière sur cette question, a rendu publiques, le 12 avril dernier, ses conclusions. Celles-ci, acceptées par les deux pays, met un terme définitif au différend frontalier érythro-éthiopien et ce, grâce au déploiement tous azimuts de la diplomatie algérienne et plus particulièrement à l'action personnelle du Président Bouteflika. N'en restant pas là, toujours en collaboration avec ses pairs nigérian et sud-africain, MM.Obasanjo et Mbeki, M.Bouteflika prend une part active à la mise au point de la Nouvelle initiative africaine (NIA) devant, selon ses concepteurs, donner à l'Afrique de prendre elle-même en charge sa destinée et les problèmes de son développement. «Fruit de la réflexion des dirigeants africains», dixit le Premier ministre belge Guy Verhofstadt, la NIA se voulait une démarche novatrice ayant pour objet de qualifier l'Afrique dans son avancée vers la paix, la stabilité. La NIA, qui était en concurrence avec le projet similaire sénégalais Oméga, du président Abdoullay Wadé, sera avalisé par le sommet de l'OUA de Lusaka en juillet dernier. Les deux projets seront fondus pour devenir le projet africain de développement global: le NEPAD. Celui-ci a été officiellement présenté, l'an dernier, au sommet du G8 à Gênes (Italie) qui en approuvera les objectifs, promettant une aide active des pays les plus riches pour la mise en oeuvre d'un projet qui marque la volonté des dirigeants africains d'en finir avec leur situation de quémandeur pour se prendre totalement en charge. Expliquant, dans une interview au Monde, le Nepad, le Président Bouteflika relève que l'Afrique «fait son possible pour aller vers la démocratie, le respect des droits de l'Homme, la liberté d'expression le multipartisme», rappelant, toutefois que le continent africain doit être «accompagné de manière pédagogique, amicale plutôt que par des pressions ou des injonctions comminatoires». Sortant la diplomatie algérienne de sa longue inertie, le Président Bouteflika a été, ces dernières années, à la pointe du combat que mène l'Afrique pour un mieux-être, pour un développement capable d'assurer à tous les Africains leur place dans la mondialisation et la globalisation en marche.