Le secteur des ressources hydriques a toujours été «la priorité des priorités» du Président de la République. Pendant des sorties médiatiques, ses rencontres avec les cadres du secteur ou encore ses réunions avec les membres de son gouvernement, Bouteflika n'a jamais manqué de recenser les défaillances de ce secteur en donnant les différentes actions qu'il faut entreprendre pour éradiquer le problème de l'eau qui devient de plus en plus critique. En effet, les besoins de la population en matière d'eau potable sont loin d'être satisfaits. Cette situation n'est pas le résultat uniquement des conditions climatiques défavorables caractérisées par la persistance de la sécheresse, mais également par la défaillance de la gestion qui a épuisé des sommes colossales sans pour autant enregistrer des résultats concrets. Bien au contraire, elle a induit à des constats catastrophiques: un taux de déperdition de 50% dans les réseaux de l'AEP, l'arrêt de la quasi-totalité des stations d'épuration soit seulement 5 sont en exploitation sur un total de 52, l'absence d'adduction aux barrages recélant d'importantes réserves comme celui de Taksebt pour l'alimentation d'Alger et de Tizi Ouzou ainsi que le manque des travaux d'entretien des bassins versants. Bouteflika a, à cet effet, mobilisé tous les moyens nécessaires (humains et matériels) et ce, en créant d'abord un ministère qui se charge exclusivement de ce secteur ainsi que le prochain amendement d'une loi de finances supplémentaire spécifique portant problèmes de l'eau. D'autres actions sont inscrites dans l'agenda du Président en l'occurrence la réhabilitation de 14 stations de traitement de l'eau potable et la réalisation d'autres stations, l'aménagement des barrages et enfin la mise en oeuvre de la plus grande partie du programme pour ce secteur, à savoir la réalisation de stations de dessalement d'eau de mer. Cette option paraît inéluctable au yeux du premier responsable du pays. A cet effet, des directives fermes ont été données au ministre des Ressources en eau pour inscrire quatre stations à l'est, à l'ouest et au centre du pays d'un apport quotidien de 100.000 m3 et qui s'inscrivent dans le nouveau plan de l'eau dont le budget s'élève à plus de 6 milliards de dollars. Conscient de l'incapacité de l'Etat à financer tous les projets du secteur, le Président Bouteflika a appelé à l'ouverture du capital d'investissement dans le domaine des ressources hydriques à l'apport étranger. Et c'est là, la nouveauté de cette politique. L'objectif attendu de toutes ces réformes est de renforcer la production de l'eau, de procurer une meilleure gestion des ressources disponibles et enfin de protéger le patrimoine public hydrique contre le gaspillage et les piquages illicites.