«Ces oeuvres qui nous renvoient à son engagement politique, à son féminisme, à son humanisme et à sa quête d'une culture universelle.» L'annexe Frantz-Fanon de la Bibliothèque nationale rouvre ses portes à ses visiteurs. Après d'importants travaux de réaménagement et de restauration, elle reprend ses activités en abritant, depuis dimanche dernier, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la femme, une exposition d'arts plastiques intitulée L'inspiration féminine dans l'oeuvre de Khadda. Cette exposition comprend une cinquantaine d'oeuvres, réparties entre aquarelles, huiles sur toile et gravures. L'ensemble des travaux présentés, donne un aperçu de la sensibilité de l'artiste qui affirmait son admiration pour les femmes en général et pour les mères en particulier. On remarque qu'il ne diminue pas du figuratif. Pour les couleurs, on constate l'utilisation des différentes variations du bleu, du plus céleste à l'ultime. Ainsi que des couleurs ocres et ternes. S'il y avait une idée constante chez cet artiste, ce serait cette volonté frisant l'acharnement à fouiller dans notre mémoire pour remonter à la surface des anonymes qui ont, chacun à sa manière, interpellé notre conscience et mêlé notre appartenance à une nation millénaire. «Dans l'oeuvre de Mohamed Khadda, on ne peut pas opérer des tranches pour distinguer le Khadda féministe, le Khadda militant politique, le Khadda paysagiste et le Khadda scripturaire, tout cela est intimement lié l'un à l'autre et c'est dans le creuset de son art qu'on peut les percevoir», a indiqué son épouse, l'universitaire Nadjet Khadda. «On ne peut pas percevoir ces éléments, visuellement parlant, on ne peut qu'éprouver des émotions au spectacle de ces oeuvres qui nous renvoient à son engagement politique, à son féminisme, à son humanisme et à sa quête d'une culture universelle», a expliqué l'universitaire ajoutant que «les tableaux exposés, de par leur titre ou l'émotion qu'elles dégagent, renvoient à la partie féminine que tout grand artiste a dans sa sensibilité». La personnalité multiple et passionnée de Khadda, sa culture, ses prises de position n'ont cessé, de son vivant et bien après sa disparition, de faire couler de l'encre, de susciter palabres et polémiques. «Pour Khadda, il fallait absolument que l'égalité entre hommes et femmes puisse advenir pour que la société soit équilibrée, dans, disait-il, l'intérêt primordial des hommes», a confié Nadjet Khadda rappelant que «son rêve d'universalisme et d'humanisme où les femmes seraient des partenaires à parts égales». En marge de cette manifestation, une conférence-débat a été animée autour du thème Femmes et Société. En présence d'un auditoire en majorité féminin, Mme Nadjet Khadda (universitaire), Mme Mamia Chentouf (moudjahida), Mme Claudine Chaulet (sociologue), Mme Baya El Hachemi (réalisatrice) avec la présence de Amine Zaoui, ont relaté leurs itinéraires personnels ainsi que le combat et les sacrifices de ces grandes dames qui s'étaient illustrées par leur détermination farouche contre l'occupant, en contribuant, sensibilisant, dirigeant femmes et hommes pour la cause nationale.