Que s'est-il passé à Jenine ? Les USA ne veulent pas le savoir eux, qui menacent d'opposer leur veto au Conseil de sécurité. Il ne fait plus de doute, Bush met à la disposition du terrorisme d'Etat israélien la puissance diplomatique des Etats-Unis. Non content de qualifier le bourreau des Palestiniens, Ariel Sharon, d'«homme de paix», George W.Bush s'en prend à l'Autorité palestinienne qui doit, selon lui, «transformer ses paroles de condamnation de la terreur en acte» ne comprenant pas que les Palestiniens condamnent d'abord et avant tout la terreur de l'armée israélienne. Tous ceux, notamment les envoyés spéciaux de l'ONU, les représentants des organisations humanitaires internationales ont été «horrifiés, catastrophés» par ce qu'il ont vu à Jenine, après que l'armée israélienne les eut autorisés à pénétrer dans le camp martyr palestinien. L'envoyé spécial de l'ONU, Terje Roed-Larsen, qui a visité le camp jeudi, a qualifié de «dégoûtant» et de «totalement inacceptable le fait que le gouvernement israélien n'ait pas autorisé, depuis onze jours, les équipes de sauvetage et de recherche à venir sur place». Ceux qui ont pu accéder au camp de Jenine ont eu la même réaction d'horreur face au carnage qu'ils ont découvert. C'est le cas, entre autres, de Peter Hansen, directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) qui n'hésita pas à qualifier, ce qu'il a vu, de «massacre», déclarant: «C'est un enfer tout court, et il n'est pas du tout exagéré d'appeler cela un massacre», indiquant: «Je me suis retenu jusqu'à présent d'employer le terme de massacre, mais maintenant que j'ai vu de mes yeux la réalité, je ne peux pas l'appeler autrement», se disant «bouleversé par la vision épouvantable» du camp de Jenine. Ainsi, le monde horrifié, découvre la gravité de s de l'armée israélienne dans les villes palestiniennes réoccupées. Ce qui amena l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) à accuser Israël d'avoir commis à Jenine des pratiques assimilables à «des crimes de guerre». HRW a rendu public un rapport accablant de 24 pages sur les pratiques de l'armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Cependant, tous ces témoignages, concordants, quant aux massacres commis par l'armée d'occupation israélienne contre les Palestiniens ont laissé insensible, le maître de la Maison-Blanche, George W.Bush qui, à contre-courant, «félicite» «l'homme de paix» qu'il est seul à voir dans le criminel Ariel Sharon. Cette arrogance, faisant fi de l'unanimité internationale condamnant le s et dépassements israéliens, s'est encore exprimée au niveau du Conseil de sécurité, ou Washington a clairement fait savoir à la communauté internationale qu'elle ne veut pas d'enquête internationale à Jenine, et, en tout état de cause, les Américains ne veulent pas savoir ce qui s'est passé dans les territoires palestiniens. Le Conseil de sécurité débattait depuis jeudi sur le projet de résolution présenté par la Syrie, seul membre arabe du Conseil, prévoyant de demander au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, d' «enquêter sur toutes les dimensions des événements tragiques qui ont eu lieu dans le camp de réfugiés de Jenine». Selon plusieurs diplomates onusiens, l'ambassadeur américain auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, John Negroponte, a indiqué «clairement et sans ambiguïté qu'il opposerait son veto à ce texte s'il venait à être mis aux voix». Les Etats-Unis ne veulent pas savoir la dimension de la tragédie perpétrée contre les Palestiniens, et interdisent, en conséquence, au monde de savoir.