Le vol de voitures a enregistré une hausse de 45% ces sept dernières années. S'emparer des voitures. Tel est l'unique souci des voleurs souvent organisés en bandes en utilisant différentes techniques dont le recours à des femmes comme appâts pour attirer les victimes. En redoublant leurs efforts afin d'endiguer ce phénomène qui porte un coup fatal à l'économie nationale, les services de la Gendarmerie nationale ont arrêté 45 malfaiteurs impliqués dans 133 affaires durant le premier trimestre de l'année en cours. Ce constat a été établi hier au commandement de la Gendarmerie nationale à Chéraga, par le sous-lieutenant Samira Ben El Hadj Djelloul, lors de la présentation d'une enquête portant sur le vol de voitures, considéré comme un crime organisé. Explicite, elle précise que les deux marques, Renault et Peugeot, sont les plus touchées et les plus visées par les vols constatés. Selon l'auteur de cette étude, cette spécificité est étroitement liée à la vente tant lucrative des pièces de rechange auxquelles les acheteurs viennent en essaim. Une fois subtilisé à son propriétaire, le véhicule est «déguisé» par la falsification de son numéro de châssis grâce à des techniques d'ordre informatique. En analysant les chiffres de cette étude on se rend compte que durant la période allant de 2000 à 2007, «une hausse de 45% a été enregistrée quant aux vols de voitures», souligne notre vis-à-vis. L'année 2003 a connu, à elle seule, 3077 vols dont près de la moitié (1205) appartiennent à la marque Renault. En 2007, les brigadiers verts ont arrêté pas moins de 178 individus impliqués dans 680 affaires. Dans cette analyse, il ressort que la Kabylie, comme le démontrent les chiffres, est l'une des régions où ce crime organisé ne cesse de faire des dégâts et semer la terreur au sein de la population. Pour étayer ses propos, la sous-lieutenant Ben El Hadj Djelloul a souligné que la wilaya de Tizi Ouzou (98 cas) vient en tête quant au nombre de vols constatés par les services de la Gendarmerie nationale durant l'année 2006. Ce même constat a été fait par M.Amara Latrous, président-directeur général de la Société algérienne des assurances (SAA) et président de l'Union des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), il y a, à peine, deux semaines. Au cours d'une conférence animée à Alger, ce responsable a précisé que «le plus grand nombre de véhicules volés a été enregistré en Kabylie, le montant des sinistres s'élève à 100 millions de DA.» Cette région a longtemps été, elle l'est toujours d'ailleurs, un fief pour les groupes terroristes armés ainsi qu'un terrain propice au banditisme. Ce n'est qu'à partir du 2e semestre de l'année écoulée, que le corps sécuritaire s'y installe et rassure une population qui a longtemps enduré le martyre. Par ailleurs, il convient de signaler qu'aucune région n'est épargnée par les vols de véhicules. Au niveau du centre du pays, les voitures les plus visées sont de type Hilux. Ce choix est «dicté», précise notre interlocutrice, par la cherté des pièces de rechange ainsi que l'usage du dit véhicule dans des activités commerciales et le transport des marchandises. Ce phénomène qui cause des pertes conséquentes, notamment pour le secteur des assurances, a pris des dimensions dangereuses dans certaines wilayas du Sud. Connue pour son activité économique, Hassi Messaoud, à titre d'exemple, où sont installées de nombreuses multinationales ne déroge pas à la règle. Des véhicules de type 4x4 utilisés pour les déplacements au sein des bases-vie sont volés par des groupes de malfaiteurs. Devant une telle situation, les unités de la Gendarmerie nationale ont décidé, entre autres, de renforcer le contrôle des vendeurs de pièces de rechange ainsi que les marchés hebdomadaires de véhicules.