Cette stratégie se base essentiellement sur la communication entre les entreprises. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M.Abdelhamid Temmar, a plaidé hier, à Alger, pour la création d'un haut conseil, appelé à réfléchir sur le concept de l'intelligence économique. «Aujourd'hui, il me semble important de créer un haut conseil qui puisse réfléchir sur l'idée de l'intelligence économique et proposer la manière d'organiser les instruments de ce conseil», a affirmé M.Temmar dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture du Colloque international sur la gouvernance des institutions et l'intelligence économique. Le ministre a précisé, dans ce sens, qu'au niveau de son département ministériel, le ton est déjà donné à cette démarche avec la mise en place d'une direction générale de l'intelligence économique et des études en économie. Ce dispositif, déjà prévu par la stratégie industrielle nationale, doit être placé, a précisé le ministre, sous le contrôle direct du président de la République ou du chef du gouvernement. Il sera chargé de la coordination des activités, institutions et moyens publics affectés aux tâches de renseignement économique, afin de doter l'économie du pays de moyens de défense et d'anticipation dans la compétition économique internationale. Pour cela, M.Temmar a estimé «indispensable» que l'ensemble des ministères et des organisations «aient à leur niveau une unité d'intelligence économique». Des responsables-relais de l'IE seront nommés dans différents ministères. «Ces délégués auront pour mission de confier aux experts extérieurs, des études dès qu'un problème est détecté», a indiqué le ministre. Pour une politique d'intelligence économique ambitieuse et intégrée à la stratégie industrielle, les pouvoirs publics «doivent mettre en place des prestations aux entreprises à travers certains instruments». Ils se résument dans la création d'une base de données électronique stockant les informations sur les entreprises locales et étrangères activant sur le territoire algérien. L'IE se fonde aussi sur une observation stratégique de l'environnement régional et mondial pour fournir des analyses et apporter des précisions. Il a estimé qu'aujourd'hui, les relations entre pouvoirs publics et acteurs économiques ne sont plus marquées par la méfiance. L'amélioration et un accroissement des flux d'échanges d'information et d'expériences sont à même de donner un socle à ce processus. Le développement de l'intelligence économique en Algérie repose sur l'adhésion de tous. M.Temmar a insisté sur la mobilisation des «compétences et des forces nécessaires» pour faire de cet outil un moyen de dépasser les handicaps de l'Algérie dans la compétition internationale. «Il ne s'agit pas d'une adhésion à un concept ou à une démarche, mais d'une volonté individuelle et collective se concrétisant par des comportements et des actes de gestion pratiquement quotidiens», a-t-il soutenu. Dans cette optique, le ministre a insisté sur la nécessité d'aider l'entreprise et de l'accompagner à se préparer à l'intelligence économique, car, «pour utiliser une information, il faudra d'abord savoir de quoi ça parle le plus», a-t-il précisé. Pour Temmar, c'est la raison pour laquelle l'entreprise «doit s'organiser pour mieux se préparer à la concurrence internationale». Les travaux du Colloque international ont débuté, hier à Alger. Pendant 3 jours les débats vont se dérouler en ateliers et en plénière. Ils seront animés, en plus d'experts et spécialistes nationaux, par une pléiade d'intervenants venus de France, de Belgique, du Canada, du Maroc et de Tunisie.