Cette association a été dissoute sans tenir compte de ses dispositions statutaires. L'affaire de la restitution du sigle du MCA par la Sonatrach au ministère de la Jeunesse et des Sports tourne au vinaigre. On sait que le jeudi 12 juin a eu lieu l'opération de cette restitution aux représentants du club à la suite de quoi, on a prononcé la dissolution de l'association El Mouloudia laquelle, depuis 2001, avait en charge la gestion de la section football. C'est cette dissolution qui a fait monter au créneau des membres d'El Mouloudia dont certains ont provoqué, ce jeudi, une conférence de presse à la Maison de la presse du 1er Mai. La conférence animée par MM.Djamel Rachedi et Omar Katrandji a permis de mettre en valeur la véritable scission qui existe au sein de tous ceux qui ont eu à gérer cette section ces dernières années. En tout cas, les deux orateurs ne se sont point gênés pour dénoncer ce qu'ils nomment «le véritable coup de force» qui s'est opéré le jeudi 12 juin. «Ce qui nous désole c'est qu'on a présenté l'affaire comme étant quelque chose de tout à fait banal alors qu'elle était d'une extrême gravité, dira Djamel Rachedi. Contrairement à ce qu'on a toujours voulu faire croire, El Mouloudia n'est pas une association à caractère culturel mais bien à caractère sportif comme le stipulent les statuts dont vous détenez une copie en leur article2. A partir de là pourquoi dissoudre une association sportive pour en créer une autre? Plus grave encore, comment peut-on se permettre de dissoudre El Mouloudia alors que ces mêmes statuts en leur article 8 indiquent qu'une telle dissolution ne peut intervenir qu'à la demande des 4/5e des membres de son assemblée générale ou par voie judiciaire. Ce qui s'est passé le jeudi 12 juin n'est, ni plus ni moins, que le fait du prince et une violation flagrante des lois de la République et de la réglementation en vigueur.» A son tour, Omar Katrandji fera valoir le fait que ce jeudi-là, on a cherché à assassiner le Mouloudia. Les gens qui sont à l'origine de ce coup de force se sont donné le privilège d'agir à leur guise sans craindre les retombées de l'administration. Ils ont, ainsi, permis de tenir une assemblée générale constitutive alors que l'ordre du jour de l'invitation du 12 juin précisait qu'il n'y aurait que la cérémonie de restitution du sigle. D'ailleurs, le représentant du MJS, le DJS en personne, était présent ce jour-là et a quitté les lieux juste après la cérémonie, de restitution. Il n'était, donc, pas prévu qu'il y ait une autre réunion ou assemblée générale après cette cérémonie. Or, immédiatement après la cérémonie on a annoncé aux présents qu'une assemblée générale constitutive allait se dérouler sous la présidence de M.Djouad. L'acte était prémédité puisque l'un des organisateurs de cette mascarade a indiqué qu'il avait en sa possession une procuration d'une des personnes qui n'avait pu se déplacer. A quoi sert une procuration alors qu'il ne s'agissait, au départ, que d'assister à une cérémonie de remise de sigle? Cela prouve que tout avait été préparé à l'avance et qu'on avait décidé de gommer d'authentiques Mouloudéens alors que parmi ceux qui ont été cooptés, il y en a qui ne savaient même pas que ce club existait en 1977 et même après. A ce moment-là, M.Abderrahmane Rachedi, membre du conseil d'administration du club en 1977, est intervenu pour faire savoir que cette assemblée générale ne pouvait se tenir, vu que des membres de ce conseil d'administration étaient absents. A ce moment-là, M.Djouad a accepté de surseoir au processus mais après déjeuner, il est revenu à la charge et a fait savoir que l'assemblée générale devait se tenir. Il a ajouté que les membres absents n'avaient qu'à s'en prendre à eux-mêmes. On s'est ainsi permis de rayer de la liste des membres du MCA, d'authentiques Mouloudéens, des membres de l'assemblée générale d'El Mouloudia pour les remplacer par d'autres personnes. On s'est même permis de dénier le droit à un personnage comme M.Abdelkader Drif de parler au nom du club. Je ne suis pas là pour encenser M.Drif, mais lui dénier ce qu'il a apporté au Mouloudia, c'est ne pas aimer ce club. M.Drif est une des figures emblématiques du club et qu'on soit avec ou contre lui, on doit reconnaître ce qu'il a apporté à ce club. Reprenant la parole, M.Rachedi notera «qu'une fois de plus, on enlève de la scène une association sans chercher à ce qu'elle fasse son bilan. On a dissous El Mouloudia le jour même où M. le ministre de l'Intérieur a parlé d'un mouvement associatif complètement anarchique, où on avait tendance à ne pas présenter de bilan. M. Zerhouni saura apprécier ce qui vient de se passer avec El Mouloudia. Je tiens à vous faire savoir que ces histoires de bilans non présentés commencent à devenir une habitude au Mouloudia. Les bilans des exercices de 2005 et de la saison 2005-2006 n'ont pas, à ce jour, été présentés en assemblée générale et le commissaire aux comptes a refusé de certifier les comptes d'El Mouloudia de cette période-là. Le même scénario s'est reproduit à l'occasion de la saison qui vient de s'achever où on a eu deux directions qui sont passées à la tête de la section football. Celle de M. Karcouche n'a eu de cesse de demander la convocation immédiate d'une assemblée générale ordinaire pour présenter ses bilans. On a fait les sourds devant une telle doléance. Dites-nous, alors, pourquoi éviter les contrôles de l'assemblée générale?». Ces membres qui se disent «exclus par le fait du prince» ne veulent pas rester les bras croisés. C'est ainsi qu'ils font savoir qu'une délégation formée de quelques représentants va être reçue au ministère de la Jeunesse et des Sports «où le problème sera exposé». De même, une action en justice sera intentée «en référé, précisera M.Rachedi, pour que le processus soit stoppé et que les décisions du coup de force du 12 juin soient annulées».