La proposition n'a été ni refusée ni acceptée. A l'initiative entreprise conjointement par les parents des détenus grévistes, le collectif d'avocats de la défense et la direction de la maison d'arrêt de Béjaïa pour amener les sept délégués encore en grève de la faim à cesser leur action s'est joint un appel allant dans le même sens de la coordination intercommunale à l'issue de sa réunion tenue vendredi à Seddouk. En effet, les délégués des communes affiliées à la Cicb ont, dans une déclaration-appel, invité les grévistes à «surseoir à leur courageuse action». Dans le même document, les animateurs de l'intercommunale réaffirment «leur soutien indéfectible et leur détermination à continuer le combat» en justifiant par là même leur décision par le fait que «l'état de santé des grévistes a atteint un stade critique qui n'a suscité qu'indifférence et mépris total de la part du pouvoir... affairé à organiser une autre mascarade électorale». Les participants à ce conclave extraordinaire ont également procédé à l'installation de la commission de wilaya de réflexion conformément aux résolutions du dernier conclave de la coordination interwilayas tenu à Chemini. Ce nouvel instrument aura pour tâche de réfléchir sur les voies et moyens de donner un saut qualitatif au mouvement citoyen. Hier, le collectif d'avocats de la défense a rendu visite aux sept grévistes et leur a transmis le message de leurs familles. Si leur état de santé est jugé critique cela ne les a pas pour autant empêchés de se déplacer courageusement jusqu'au parloir pour accueillir les avocats. La proposition d'interrompre la grève de la faim qui leur a été soumise «n'a été ni refusée ni acceptée», nous a confié, hier un membre du collectif d'avocats de la défense. Les grévistes, qui en sont à leur treizième jour, n'ont pas voulu répondre sur place et ont décidé de réserver leur réponse ultérieurement. En attendant, les familles prient pour que leurs enfants «cessent de se torturer», nous a déclaré la mère de l'un d'entre eux qui promet d'essayer de convaincre son fils de mettre fin à ce dangereux recours. Dans l'entourage des familles des grévistes, on parle de plus en plus d'une probable action de pression sur le pouvoir afin de lui «forcer la main pour qu'il libère (leurs) enfants». L'inquiétude est d'autant grande chez ces familles qui demeurent dans l'incertitude de pouvoir rencontrer les détenus aujourd'hui à l'occasion des visites hebdomadaires. «S'il n'ont pas arrêté, nous ne pourrons pas les voir aujourd'hui», déclarait hier la mère de Farès Oudjedi, délégué d'Akfadou. Par ailleurs, une douzaine de manifestants condamnés lors du premier procès des peines allant de six à douze mois de prison ferme, seront rejugés en appel aujourd'hui au tribunal de Béjaïa. Le collectif d'avocats promet pour cette fois «une défense farouche» pour arracher leur relaxe.