Celui qui sait, avec délicatesse, légèreté et fantaisie, instruire et élever l'esprit des enfants. Pour tous les amoureux et les passionnés de la musique andalouse, Anys M'hamsadji est un maître, un exemple, celui vers lequel ses élèves et les générations futures se tournent et se tourneront toujours. Parce que, au-delà de son génie et du rayonnement de sa carrière, il incarne une morale, un idéal artistique fait d'intégrité, de rigueur, de respect infini pour sa passion et ses mélomanes. Il est réellement un maître. Celui qui sait, avec délicatesse, légèreté et fantaisie instruire et élever l'esprit des enfants auxquels il s'adresse. Celui qui sait aussi léguer son savoir avec le souci de sa transmission. C'est pourquoi il a formé de nombreux jeunes musiciens qui, fidèles à son inspiration, à l'éthique et à son engagement artistique, le remarquent aujourd'hui, à l'occasion de cet hommage qu'il lui a été rendu, par l'association culturelle et musicale «Mezghena» au niveau de K'sar Arrias (Bastion 23). C'est devant une assistance impressionnante de mélomanes, de proches et d'amis que cette soirée-hommage a été ouverte par la traditionnelle zorna. L'artiste Mokdad Zerrouk à la voix inimitable, accompagné par son orchestre, prend le relais avant de céder la place aux élèves du maître ainsi qu'à l'orchestre de l'association organisatrice, pour gratifier cet homme qui a tant donné au patrimoine national et pour lui prouver qu'ils sont toujours à ses côtés. Le professeur Anys M'hamsadji est né à Alger en juillet 1940. D'un père musicien de renommée, il fut imprégné, dès son jeune âge par la musique classique andalouse. Il acquit ses premières bases musicales au Conservatoire d'Alger sous la direction du maître Abderrezak Fekhardji durant la période comprise entre les années 1957 et 1970. A l'issue de sa formation, il est recruté à l'Enema de Dar El Beïda comme enseignant entre 1971 et 1991. Ainsi, il eut l'opportunité de remplacer le maître Abdelkrim Dali au Conservatoire d'Alger entre février et mars 1975. Au cours de la même année, il est intégré à l'annexe de Hai El Badr à Kouba par le Dr Benatia alors directeur du conservatoire. A partir de l'année 1978, à ce jour, il rejoint le Conservatoire d'Alger où il dispensera ses cours aux classes d'initiation, successivement, dans les annexes de Kouba, Bir Mourad Raïs, El Biar, Baba Hassen et Douéra. D'autre part et en sa qualité de virtuose de la mandoline, il est sollicité par divers orchestres et chanteurs de la musique andalouse. Parmi ces derniers, il y a lieu de citer les maîtres Sid-Ahmed Serri, Mohamed Kheznadji, Mokdad Zerrouk, etc. Par ailleurs, il eut l'occasion de participer au Premier festival de la musique andalouse aux côtés des chanteurs, Sid-Ahmed Serri, Mohamed Kheznadji, Sadek El Bedjaoui, Mahieddine Bachtarzi, Abdellkrim Dali, Mohamed Benguergoura et Mohamed Tounsi. II fera partie également d'orchestres chaabis, dans le cadre des fêtes familiales avec les maîtres du genre tels qu' El Hadj Mhamed El Anka, El Hadj Menouar, Abdelkrim Garami, El Hadj Boualem Derradji, Rezki Aouerdache, Cheikh Lahlou, Abdelkader Chercham et Amar Ezzahi. En matière d'activité dans les associations culturelles, il y a lieu de noter son passage dans les grandes écoles de la musique classique andalouse que sont les associations El Mossilia et El Fakhardjia et enfin son intégration dans l'association Mezghana depuis sa création en 1999. Le patrimoine culturel immatériel constitue un ensemble vivant et en perpétuelle récréation de pratiques, de savoirs et de représentations et permet aux interprètes d'exprimer des manières de concevoir le monde à travers des enseignements de valeur et des repères éthiques. Ce patrimoine n'est pas pour autant sauvegardé et valorisé. Tel est la mission de ces maîtres en l'occurrence, M.Anys M'hamsadji dans sa sauvegarde et sa valorisation.