Au deuxième jour de la campagne, aucune affiche n'est visible et aucun meeting n'est au programme. C'est un climat chargé de peur et d'appréhension qu'on a eu à constater durant ces deux premiers jours de campagne électorale officielle à Béjaïa. L'effervescence qui caractérise le quotidien de la région en de pareilles circonstances n'est plus de mise. Les citoyens semblent indifférents à cet événement. Les menaces et les injures proférées depuis des mois y sont pour beaucoup. Si du côté de l'administration on s'est efforcé de mettre en place les moyens techniques, sur le terrain la réalité est tout autre. Les rares endroits où l'on a tenté de placer les panneaux d'affichage ont rencontré une farouche opposition des ârchs qui, à l'instar des partis politiques influents dans la région, sont déterminés à faire avorter ce scrutin. Au deuxième jour de la campagne, aucune affiche n'est visible et aucun meeting n'est au programme. Les candidats en lice, dont les noms sont colportés de bouche à oreille, n'ont rien fait savoir sur la façon dont ils se prendront pour expliquer leur programme de campagne. On se contente, à présent, d'une campagne de proximité tant la conjoncture ne leur est vraiment pas favorable avec tous les risques qu'elle comporte. Du coup, on assiste à une campagne à sens unique, menée essentiellement par le front antivote composé des coordinations communales, du FFS et du RCD. Une campagne qui a déjà atteint la vitesse de croisière. La sensibilisation de la population pour bouder les urnes est pratiquement quotidienne. Dans un climat aussi délétère, il est fort probable que la région enregistrera un taux d'abstention jamais connu. De leur côté, les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa s'étaient retrouvés, hier, à Akfadou pour débattre des actions à entreprendre pour rejeter le scrutin du 30 mai et faire libérer les détenus du mouvement citoyen. L'adoption du rapport de la commission de réflexion figure aussi à l'ordre du jour de ce conclave extraordinaire, qui intervient deux jours après l'ouverture officielle de la campagne électorale. Au cours des différentes interventions des délégués communaux, une information, faisant état d'une demande de liberté provisoire faite par les cinq délégués détenus de Béjaïa par l'intermédiaire du collectif d'avocats, a été communiquée. On prévoit même une session de la chambre d'accusation pour lundi prochain. Autres éléments d'informations recueillis, le blocage des routes initié par le comité d'El-Kseur que l'ensemble des délégués a rejeté. A l'heure ou nous mettons sous presse, les participants à ce conclave débattaient encore des actions à mener pour faire avorter le scrutin et faire libérer les détenus. Ils auront également à adopter le rapport de la commission de réflexion.