C'est un congrès particulièrement important qui est placé sous le signe du «défi». C'est au Président Ben Ali qu'est revenue la présidence du congrès. De nombreux invités, représentants de partis algériens, ont assisté à l'ouverture du 5e congrès du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), hier à Tunis. Pour le FLN, la délégation était conduite par M. Goudjil. Le MSP était représenté par Bouguerra Soltani. Quant au RND, la mission a été confiée à Abdesslem Bouchouareb. D'autres invités étrangers étaient là aussi. Comme le président Mahmoud Abbas, le représentant du parti Baath syrien, Gemayel du Liban ou encore Phillipe Seguin, l'ancien président de l'Assemblée nationale française et d'autres encore. C'est un congrès particulièrement important qui est placé sous le signe du «défi». C'est au Président Ben Ali qu'est revenue la présidence du congrès. Son discours d'ouverture des travaux a été marqué par l'annonce d'importants changements. Des changements qui portent, dorénavant, la limite à un seul vice-président du RCD. Le président Ben Ali a également annoncé la création de commissions permanentes au sein du comité central, le renforcement de la participation des jeunes et des femmes, mais surtout, il a annoncé, au cours de cette première journée des travaux, sa candidature à l'élection présidentielle de 2009. Comme pour devancer les voix de tous ceux qui, de l'étranger, se dressent en donneurs de leçons de démocratie, le président Ben Ali a jugé utile de préciser: «Quant aux rumeurs qui circulent de temps à autre, concernant l'alternance à la tête du pouvoir, je tiens à rappeler, en cette circonstance, que... nous considérons que la volonté du peuple est à la base de cette alternance.» Effectivement, tous ceux qui veulent étouffer l'expression populaire au profit du sacro-saint concept de l'alternance de leur invention vont à l'encontre de l'esprit démocratique. De plus, le véritable but est de créer les conditions nécessaires qui ne permettent pas la stabilité du pays, pourtant essentielle dans l'immense chantier de développement où s'est engagée la Tunisie et qui exige du temps et une continuité certaine. En effet et bien avant de nous rendre à l'ouverture du congrès, nous avons préféré aller à la rencontre des Tunisiens pour recueillir leur avis. Tous nous ont répondu qu'ils ne voyaient vraiment pas la nécessité du changement pour le changement. Ils ne comprennent pas ceux qui critiquent leur Président. Ils assurent vivre dans le bien-être grâce à Ben Ali. «Pourquoi voulez-vous que l'on change quelqu'un de ´´gagnant´´?´» (c'est leur propre expression). Ils ont, en effet, raison. Cette alternance n'est chère qu'à certains milieux en Occident et à leurs relais dans les pays en développement. La majorité des Tunisiens ne semble pas en vouloir. Quoi qu'il en soit, ils exigent le droit de s'exprimer constamment et sur tous les sujets touchant à la vie dans leur pays. Ils dénient ce droit à quiconque voudrait les en priver. Il est vrai que les donneurs de leçons sont nombreux. Ils sont du Nord et «veulent du bien» aux gens du Sud. Quelle belle condescendance! Les Tunisiens dans la rue sont heureux, sociables. Ils sourient à tous et en toute occasion. Ils sont aimables, courtois. C'est leur nature. Une nature impossible si le régime les brimait autant que veut le faire croire une certaine propagande venue d'ailleurs. D'ailleurs, c'est aussi pourquoi le tourisme réussit si bien chez eux. Ils en ont fait leur principale richesse à défaut de pétrole. Les travaux du congrès du RCD dureront jusqu'au 2 août prochain. Ce qui nous donnera l'occasion d'y revenir.