Les prémices d'une lutte pour la présidence annoncées dans nos précédents papiers se confirment. Ce qui n'était jusque-là qu'une rumeur est désormais publique. La Cccw Bouira vient, dans un communiqué transmis à notre rédaction, de décider le gel de l'activité de la CC M'chedallah au sein de ses rangs. La coordination de wilaya, qui a réuni à Raffour les comités de Raffour, Taourirt, Selloum, Saharidj, Becheloul, Ahl L'ksar et Ath Laâziz conditionne la réintégration du CCM par l'émergence de délégués dûment mandatés par la population, la présentation des bilans financiers des deux conclaves interwilayas tenus à M'chedallah, la remise de la somme collectée lors du gala de solidarité organisé au profit des victimes, le retrait de la déclaration-proposition du 23 mars portant sur le remplacement de la gendarmerie par des unités de garde nationale républicaine et la présentation d'excuses officielles par le CCM aux citoyens et à la presse indépendante. Quelle lecture faire de ce communiqué? La scission est bien là. Les prémices d'une lutte pour la présidence annoncées dans nos précédents papiers se confirment. Jusqu'à l'arrestation des délégués, notamment le représentant de la commune de Raffour le CCM, de l'avis de tous, faisait figure de référence dans l'engagement et la mobilisation. La déstabilisation engendrée par l'emprisonnement des animateurs a permis l'émergence de personnes jusque-là inconnues, mais aux appétits de plus en plus féroces. Signalons aussi que depuis l'arrestation des principaux animateurs du mouvement, hormis la marche organisée au chef-lieu, aucune autre action n'a attiré foule. Les sit-in des daïras à l'occasion de la comparution en appel des détenus ont été déferrés tout comme les marches prévues. Celle d'aujourd'hui à Ahl L'ksar sera un baromètre. Cette situation fait dire que le mouvement à Bouira entre dans une phase d'effritement avec ces conflits internes et qui ne profitent qu'à des individus. L'avenir immédiat des emprisonnés est désormais une préoccupation des formations politiques. La fédération FFS condamne, dans une déclaration, la répression et en incombe l'entière responsabilité au pouvoir. Ce parti réitère son soutien indéfectible au mouvement de la dissidence citoyenne et exige la libération des prisonniers.