Un artiste attachant et bon vivant qui a composé beaucoup de chansons pour exprimer sa nostalgie du pays et de sa Kabylie natale. C'est ce mercredi 20 août que l'artiste Moh Ouali N'Tizi Tamlelt sera revisité dans son long retranchement dans son village de la Kabylie maritime. L'initiative de consacrer une journée symbolique pour rendre cet hommage est venue des jeunes de l'association culturelle Yemma Akarma, de la commune d'Iflissen. Un riche programme culturel est prévu pendant cette journée à Tizi N'Tamlelt, village natal de cet artiste qui a dédié toute sa vie, dans l'ombre, à l'art et surtout aux jeunes artistes. Hakem Mohamed dit Moh Ouali N'Tizi Tamlelt est né en 1934 à Tizi N'Tamlelt, à quelques petites enjambées des vagues de la mer Méditerranée, dans la commune d'Iflissen. Comme tous les jeunes de sa génération, nés dans des conditions difficiles, il sera vite contraint, dès son jeune âge de quitter cette localité effleurée chaque matin par la douce et salée brise marine. Moh Ouali N'Tizi Tamlelt s'arrachera donc douloureusement au bleu-azur de son village pour rejoindre la capitale, Alger. Dans la citadelle des Mezghennas, il ne fera pas non plus exception car il ne tardera pas à être attiré par le chant des sirènes. La mer Méditerranée n'était pas infranchissable pour cette génération que le colonialisme a obligé de s'extraire de sa vie naturelle de paysans de la Kabylie maritime. Il rejoindra la France très jeune où il connaîtra mille lieux et exercera beaucoup de métiers. Tous les métiers font vivre mais Moh Ouali était un artiste dans le sang. Vivre sans l'art et le plaisir de flirter les fils de la mandole lui était insupportable. Son vrai univers était celui des artistes. Il côtoya donc beaucoup le monde de l'art, essentiellement la génération d'Algériens émigrés. Son amitié avec le grand maître du chaâbi, Dahmane El Harrachi, est restée vivante bien après la mort de ce dernier. Il sera son fidèle compagnon de route et son bras droit pendant les galas artistiques. Moh Ouali était un excellent joueur de banjo. Il se liera d'amitié avec beaucoup de chanteurs kabyles de l'émigration. Assis sur la terrasse sirotant une boisson, Moh Ouali ne se lassait pas de nous raconter de belles histoires de ces temps-là. C'est un artiste attachant et bon vivant qui a composé beaucoup de chansons pour exprimer sa nostalgie du pays et de sa Kabylie natale. En l'espace de cette journée de demain, de nombreuses conférences traiteront de la vie de cet artiste et de la chanson kabyle de l'émigration. Un gala artistique sera animé par de nombreuses figures emblématiques de la chanson kabyle â l'instar d'Aït Menguellet, Cherif Hammani et beaucoup de jeunes artistes et ils lui sont profondément reconnaissants pour sa bienveillance à leur égard.