Le Brésil n'a plus qu'un match à gagner aujourd'hui en finale des Jeux olympiques contre les Etats-Unis pour que la génération Giba devienne la plus grande de l'histoire du volley-ball. Jamais une équipe n'a remporté à la suite quatre médailles d'or - deux olympiques et deux mondiales -, même pas la grande URSS, bloquée dans son élan par le boycottage des Jeux de Los Angeles en 1984. En demi-finale, les Brésiliens ont dominé les Italiens vendredi, sur le même score qu'en finale des Jeux d'Athènes (3-1). Vu le déclin de l'Italie, qui a perdu quelques-uns de ses meilleurs joueurs sans pour autant se rajeunir vraiment, le suspense a duré un set de plus que prévu, le premier (19-25, 25-18, 25-21, 25-22). Le vrai grand match de la journée avait eu lieu auparavant entre les Américains et les Russes, battus in extremis après cinq sets très intenses (25-22, 25-21, 25-27, 22-25, 15-13). C'est le seul non trentenaire de l'équipe des Etats-Unis, le central David Lee, qui a enlevé la décision en enchaînant une attaque en courte et un contre gagnant. Le tournoi se termine par la finale attendue, mais depuis peu. Car il y a un mois à peine, personne n'aurait parié sur la présence du vieux passeur Lloy Ball et de ses coéquipiers en finale olympique, vingt ans après le doublé américain de 1984 (contre le Brésil en finale) et 1988. Mais fin juillet, le «team USA» avait créé la sensation en allant battre la Seleçao devant son public à Rio en Ligue mondiale, devenant ainsi le premier outsider pour les Jeux. Malgré ce précédent, les Brésiliens seront largement favoris en finale. Certainement moins forts qu'il y a quatre ans - ils ont aussi en majorité entre 30 et 34 ans, un âge où on a cessé de s'améliorer - les «Auriverde» sont moins invulnérables, peut-être parce que leur capacité de concentration a trouvé ses limites. Quand on a tellement gagné, il est difficile d'être toujours à son plus haut niveau pour une simple demi-finale de Ligue mondiale ou même pour un match de poule des Jeux (ils ont été battus par la Russie la semaine dernière). Mais au moment d'entrer dans la légende de leur sport, on peut parier que les hommes de l'entraîneur Bernardinho, en place depuis le début de l'aventure en 2002, sauront trouver les ressources pour exploiter une dernière fois à fond leur potentiel technique et physique. Avec Gustavo au centre, Dante et Giba en réception et Sergio au poste de libéro, il n'a pas d'équivalent dans le volley d'aujourd'hui. Les Brésiliennes, grandes favorites aussi, leur auront peut-être ouvert la voie samedi en remportant leur premier titre face...aux Américaines.